Vidéo. Coronavirus: Casablanca, la vie avant le confinement total

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Au lendemain de l’annonce des autorités, le mercredi 18 mars, invitant la population à limiter ses déplacements et à la veille d'un confinement total annoncé au cours de la soirée du jeudi 19 mars, voici comment Casablanca et les Casablancais affrontent l’évolution de l’épidémie. Reportage.

Le 20/03/2020 à 11h49

Hier matin, jeudi 19 mars, le Maroc enregistrait 4 nouveaux cas de personnes positives au Covid-19, ce qui a fait passer le bilan de 54 à 58 personnes contaminées par le coronavirus.

La veille, mercredi 18 mars, les autorités publiques avaient appelé la population à limiter ses déplacements et à se conformer à l'isolement sanitaire.

Dans les quartiers du centre-ville de Casablanca, cette consigne est à moitié respectée.

Les rues de la capitale économique sont pratiquement vides, mais les différents moyens de transports en communs sont à moitié pleins, et quelques automobilistes sillonnent encore les grandes artères de la métropole économique. Quelques piétons se rendent encore à leur travail, alors que d'autres, en revanche, et dans une totale inconscience, profitent des rues désertes pour se balader. 

"Il n'y a plus trop de client depuis le début de la semaine, le propriétaire du taxi a baissé le prix de la location journalière mais ça reste dur, il envisage même de le mettre à l'arrêt. Mais vu la situation, ce serait mieux. Le confinement est une bonne chose, on doit se protéger et protéger nos familles", confie Younes, un jeune homme qui travaille en tant que chauffeur d'un petit taxi.

La majorité des commerces ont baissé leur rideau. Seules les épiceries et certains snacks servent encore des clients, à même le trottoir, près de leur devanture. Par mesure de précaution, ces commerçants ont en effet barricadé l'entrée de leur boutique. Quant aux restaurants, ceux qui s'étaient pourvus d'un service de livraison à domicile continuent de servir leurs clients, grâce au travail de leurs livreurs à mobylettes, un travail qu'assurent également ces centaines de travailleurs casablancais, au guidon de leur mobylette, sac sur le dos, commissionnés par des sociétés de livraison à domicile. 

Certains restaurateurs, comme le gérant de ce café-restaurant du centre-ville de Casablanca, se sont engagés dans une démarche citoyenne. En signe de solidarité, ce restaurateur casablancais a en effet décidé d'offrir gratuitement des cafés, et des repas aux forces de l'ordre, aux personnel soignant et aux médecins, ainsi qu'aux plus vulnérables et à toute autre personnes qui s'est engagée, de par son métier, dans la lutte contre la propagation de l'épidémie.

C'est aussi le cas de ces deux jeunes Casablancais qui ont décidé d'imprimer des tracts expliquant l'ensemble des mesures de prévention à observer par tout un chacun pour éviter la propagation du virus. 

"Nous avons imprimé ses feuilles qui montrent les mesures de préventions pour éviter la transmission du virus. On les distribue dans les commerces encore ouverts pour qu'ils les affichent. C'est notre manière, en tant que jeunes d'aider les autres, plus vulnérables face à la maladie", nous explique ce jeune diplômé. 

Pour Toumani, un jeune informaticien originaire du Mali, et qui vit à Casablanca, rien n'a encore changé. Il continue de se rendre dans les locaux de l'entreprise qui l'emploie, sur l'avenue Abdelmoumen, dans le centre-ville de Casablanca. 

"La société où je travaille n'a toujours pas adopté le télétravail, mais toutes les procédures ont été mises en place", explique ce jeune homme.

D'autres jeunes, en revanche, se montrent récalcitrants au confinement, c'est le cas, dans le passage réservé aux piétons de la rue du Jura, en plein cœur du quartier commerçant du Maârif, où il est impossible de rester confinés à la maison, de l'avis de jeunes de ce quartier, très occupés à peaufiner leur corps d'athlète, grâce à des installations sportives aménagées par la Ville de Casablanca. 

"Je ne peux pas rester à la maison enfermé avec mes parents, je dois sortir respirer, et surtout fumer", confie ce jeune du Maârif, âgé d'une vingtaine d'années, joint à la main, et au chômage. 

Le confinement total risque donc d'être particulièrement difficile pour certain Casablancais, surtout pour ceux qui n'ont toujours pas pris conscience de la gravité et de l'ampleur de cette crise sanitaire que traverse le pays, tout comme ceux de l'ensemble de la planète. Restez chez vous. 

Par Mehdi Heurteloup
Le 20/03/2020 à 11h49