Vidéo. Coronavirus: ces mères contraintes de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille

adil gadrouz

Malgré l’état d’urgence sanitaire, certains Marocains continuent de braver la mesure du confinement à cause de la précarité de leur situation. Le360 a rencontré Nawal, gardienne de voitures dans l’ancienne médina de Casablanca.

Le 06/04/2020 à 12h45

Jeune femme d’une trentaine d’années, Nawal est mère de trois enfants. Sans ressources, elle n’a d’autre choix que de poursuivre son activité de gardienne de voitures, malgré la mesure du confinement obligatoire. 

«Je ne suis pas inscrite au Ramed. Je ne pourrai donc pas bénéficier de l’aide du gouvernement dans l’immédiat et les temps sont durs, je ne peux pas demander de l’aide à ma famille. Chacun a ses propres problèmes et urgences. Pour avoir de l’argent, je n’ai que ce travail en attendant l’aide de l’Etat», explique Nawal.

Pour garder ses enfants, elle compte sur la solidarité de ses voisines ou de ses colocataires, Nawal loue en effet une pièce unique, située au rez-de-chaussée d’une maison de l’ancienne médina de Casablanca. Sa voisine loue celle d’à côté. Le rez-de-chaussée où elle vit, composé de deux pièces en plus d’une pièce centrale commune, comporte des toilettes délabrées. La peinture est défraîchie et les murs laissent transparaître des traces d’humidité.

«Mon mari est absent. Si je ne sors pas travailler, mes enfants n’auront pas de quoi manger et je dois acheter du lait pour mon bébé. Si j’avais de quoi vivre, je ne prendrai pas le risque de sortir et de ramener la maladie à la maison», avoue-t-elle. 

Dans sa pièce, d'une superficie de 10 mètres carrés, Nawal dispose d’une armoire et de deux matelas, qui font à la fois office de salon et de lits, lorsque le temps du sommeil arrive. Ici, pas de cuisine, seulement une petite bouteille de gaz, surmontée d'un réchaud. 

Les toilettes, turques, sont rudimentaires, des récipients en plastique y sont entreposées. Ce lieu sert aussi à se laver, étant donné que parmi les mesures prises à cause de l’état d’urgence sanitaire, les hammams publics de quartier ont dû fermer.

Dans l’ancienne médina, de plus, toutes les maisons n’ont pas accès à l’eau courante, il faut donc à leurs habitants aller chercher de l’eau au bout de la rue.

Ces conditions de vie précaires, et la promiscuité forcée que doivent subir nombre de Marocains, expliquent en partie pourquoi y a-t-il tant de récalcitrants à la mesure du confinement dans les quartiers populaires du Maroc. 

Par Mehdi Heurteloup et Adil Gadrouz
Le 06/04/2020 à 12h45