C’est un médecin italien qui, le premier, a eu l’idée de transformer le masque de plongée Easybreath de Decathlon, pour faire face au grand manque des hôpitaux en respirateurs, pendant le pic de la pandémie. Il s’agit en fait d’une adaptation de ce masque, destiné à permettre à respirer sous l’eau. Ces masques ont l’avantage d’avoir une interface étanche leur permettant d’être liés à une source d’oxygène. L’innovation, consiste à rajouter des raccords (valves) entre le masque et les machines qui alimentent le patient en air sous pression pour aboutir à un outil de respiration assistée. Ce dernier permettrait de réguler l’air et sa pression qui alimente les patients atteints du Covid-19, et éviter ainsi l’intubation mécanique invasive, faite avec les machines respiratoires.Par ailleurs, cet outil peut être utilisé aussi bien pour les patients ayant de simples problèmes respiratoires (ventilation spontanée), que pour ceux qui sont dans des états graves, afin d’enrichir en oxygène l’air qu’ils inspirent et maintenir la pression tout en ayant les poumons ouverts (ventilation non invasive). Pour le staff médical, qui s’occupe des patients testés positifs au Covid-19, cet outil protège le visage du patient, tout en lui permettant d’inspirer de l’air filtré.À Casablanca, les pièces nécessaires à cette conversion des masque de plongée Easybreath de Decathlon ont été confectionnées dans des ateliers ad hoc, par le collectif Ingénierie Vs Covid-19 Africa .Mais ce sont les médecins réanimateurs du CHU Ibn Rochd qui vont le valider. Ainsi, la validation des premiers prototypes de ces masques, qui a consacré cette collaboration, a eu lieu dans la salle de simulation médicale de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca par les professeurs de médecine.Le test, qui a été effectué sur des patients non symptomatiques du Covid-19, s’est avéré un succès .En effet , les médecins réanimateurs du CHU Ibn Rochd ont remarqué une efficacité au niveau de l’oxygénation, et de la génération d’une pression positive. Mais pour eux, l’idéal est d’effectuer des tests de longue durée afin d’examiner la tolérance des patients vis-à-vis de ces respirateurs bricolés.Face à un nombre de patients atteints du Covid-19 qui ne cesse d’augmenter, le Maroc va avoir besoin de ces respirateurs .Et justement le collectif Ingénierie Vs Covid-19 Africa se dit prêt, en collaboration avec l’université Hassan II, à produire les quantités nécessaires de masques pour subvenir au besoin potentiel des hôpitaux de Casablanca, qui concentre le plus grand nombre de cas de contamination au Coronavirus dans tout le royaume.
Par Saad Zouhri
Le 25/04/2020 à 21h14