Discret, un peu timide mais confiant, le professeur Moulay Hicham Afif est de ces patrons de médecine que tout un chacun aimerait avoir à ses côtés en toutes circonstances. Ce n’est pas pour rien qu’il dirige le Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Casablanca, l’un des plus importants du Maroc. Ce n’est pas pour rien, non plus, que le CHU qu’il dirige admet les cas les plus sévères parmi les patients testés positifs au Covid-19.
«Seuls les cas les plus graves et nécessitant soit des soins intensifs soit une réanimation sont admis au niveau du CHU. Les patients souffrant de symptômes moins prononcés sont, eux, répartis sur les unités dédiés créées au niveau des différents hôpitaux de la ville et de la région où ils sont sous perpétuelle surveillance», nous explique le professeur Moulay Hicham Afif.
La crainte d’une hausse de cas aggravés de patients malades du Covid-19 pose cependant la question des capacité d’accueil du CHU de Casablanca. Sur ce point précis, le directeur d’Ibn Rochd se veut rassurant: «notre capacité litière est plus que suffisante pour l’instant et nous disposons plus de lits que de patients. Au besoin, nous pouvons aisément augmenter notre capacité d’accueil et nous sommes parés pour un tel scénario, bien que nous ne le souhaitions pas».
Bien de taille gigantesque, le CHU de la métropole a su s’adapter aux circonstances particulières qu’exige l’état d’urgence sanitaire qui prévaut dans le pays, confronté à la propagation du coronavirus. Le CHU Ibn Rochd a donc pu démontrer ses capacités d’innovation et de flexibilité, tout particulièrement en ce qui concerne l’examen des patients par leurs médecins traitants et d’éventuelles analyses effectuées sur les cas avérés de patients traités pour le Covid-19.
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Cet établissement hospitalier s’est d’ailleurs doté de tous les moyens et des ressources humaines nécessaires au dépistage de cas positifs au Covid-19, avec ce fait majeur, les analyses en laboratoire se font désormais in situ, bien que l’institut Pasteur se trouve à proximité, dans le même quartier, celui des Hôpitaux de Casablanca.
«Il y a des niveaux d’analyses, même si le protocole est le même: le diagnostic d’un cas avéré de coronavirus et la capacité d’affirmer, une fois le traitement et les soins assurés, qu’un patient est totalement guéri», explique le professeur Afif.
Dans les prochains jours, le CHU Ibn Rochd de Casablanca s’apprête non seulement à être outillé pour analyser les dépistages effectués par des laboratoires extérieurs à cet établissement public, mais aussi à être davantage équipé de matériel performant en ce qui concerne le service de radiologie, dont, entre autres, des scanners pour l’examen du thorax des patients traités. Cette méthode a en effet été adoptée et préconisée par les membres du Comité scientifique et technique issu du ministère de la Santé, corps d’élite dans la lutte contre le coronavirus au Maroc.
«Que les citoyens soient rassurés. Nous avons tout le nécessaire pour combattre cette pandémie et nous pouvons en avoir plus le cas échéant», annonce, d’un ton humble, le professeur Moulay Hicham Afif. L’entendre, c’est forcément y croire et retrouver foi dans la mission de la santé publique dans notre pays.