Comment expliquer la hausse des cas de Covid-19 et des décès au Maroc ?Deux choses expliquent l’augmentation du nombre de cas. D’un côté, nous avons l’augmentation du nombre de tests de dépistage. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 20.000 tests par jour. D’un autre côté, nous avons constaté que la contamination continue d’augmenter, notamment à cause de l’apparition de foyers industriels et familiaux.
Concernant les décès, nous enregistrons de plus en plus de cas graves, qui nécessitent des soins intensifs en réanimation et donc automatiquement la létalité augmente, même si le taux de létalité reste stagnant, du fait que l’on enregistre plus de cas.
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Comment pouvons-nous cohabiter avec le virus ?Nous allons cohabiter avec le virus. Le seul moyen que nous avons aujourd’hui de nous protéger reste le respect des gestes barrières: le port du masque, la distanciation sociale et le lavage des mains. Ces mesures permettent de nous protéger et de protéger les autres. Il faut éviter les rassemblements, notamment les rassemblements festifs.
Nous serons appelé à vivre, à cohabiter avec le virus pendant un certain temps, en attendant des jours meilleurs et un vaccin ou un traitement plus efficace. Tout ça fait que nous devons aujourd’hui nous contenter des moyens de protection individuels et collectifs qui permettent d’interrompre ou de limiter la transmission interhumaine.
Comment voyez-vous les jours, les semaines à venir ?Je suis à la fois inquiet et optimiste. Je suis inquiet du fait que les citoyens marocains ne respectent pas les gestes barrières. Mais je reste optimiste parce que le Maroc a les moyens à même de nous permettre de dépasser cette crise. Cependant, nous constatons un essoufflement des équipes médicales. C’est difficile de lutter contre une pandémie pendant plus de 6 mois.
Au niveau du gouvernement, il faut remotiver les troupes et les remobiliser pour les amener à garder cette dynamique que nous connaissons depuis le début de cette crise. Je pense qu’il faut réfléchir à un partenariat public-privé. Par exemple, pour le suivi à domicile, pourquoi ne pas impliquer les cabinets privés? Il est temps, les troupes sont essoufflée, il faut les remobiliser avec des indemnités, de l’incitatif, mais il faut que le privé soit associé dans cette lutte et de manière effective.
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Où en est la recherche du vaccin contre la Covid-19 ?L’OMS vient d’annoncer qu’il y a 6 vaccins dans la phase 3. Les Russes viennent d’annoncer qu’ils vont mettre sur le marché un vaccin la semaine prochaine, et en quantités suffisantes.
Interrogé concernant la volonté de la population à se faire vacciner, cet expert en santé publique et ex-directeur de l’épidémiologie, qui a piloté le comité de lutte contre le H1N1 a répondu: "c’est le grand point d’interrogation. Lors de la grippe H1N1, nous avions commandé pour 18 millions de doses, nous avions fait entrer 3 ou 4 millions, mais au final nous n'avons vacciné qu'un million de personnes. Ce sont des questions que nous devons nous poser".