A 60 km de Rabat, la capitale politique, plus précisément dans les régions de Tiflet et de Sidi Allal el Bahraoui, Le360 a constaté l'existence d'un monde rural sous-développé où les signes patents de pauvreté ne plaident pas en faveur d'un enseignement à distance.
Les zones rurales visitées sont celles des villages, des bourgs et des petites exploitations agricoles. Dans cette région, très proche de Rabat, où siège le gouvernement, même un enseignement présentiel dans ce monde rural paupérisé n'est pas adaptable, du fait du mauvais état de plusieurs écoles et salles de classes, des ensembles scolaires très mal entretenus.
Plusieurs familles de petits agriculteurs, interrogées par Le360, se sont dites "incapables d'assurer l'enseignement à distance, confirmant ainsi le sondage du ministre de l'Education, Saaïd Amzazi, selon lequel 80% des familles d'enfants scolarisés préfèrent l'enseignement présidentiel, pour des raisons liées à un système éducatif approprié.
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"Sans ce sondage, ce ministère est conscient du fait que nous n'avons pas (dans le monde rural, Ndlr) les moyens pour s'assurer un enseignement via la télévision, des tablettes et Internet", a affirmé Larbi Hamraoui, un agriculteur de la région de Tiflet, s'interrogeant sur ce qu'il qualifie de "comédie".
Une mère de famille, veuve et aux ressources limitées, demande aux autorités locales de contribuer davantage au développement de la région.
"Je manque presque de tout. L'année dernière, mes enfants ont souffert du manque de transport scolaire. Ce moyen n'a pas bien fonctionné. Comment voulez vous, moi analphabète, que je puisse aider mes enfants à s'instruire à l'aide d'Internet. C'est impossible", a-t-elle lancé.
Plusieurs autres paysans ont invité les membres du gouvernement à venir constater d'eux-mêmes leurs pénibles conditions de vie.
Proposer un enseignement à distance aux élèves de parents pauvres issus du monde rural est une absurdité. Proposer également un enseignement présentiel dans des écoles rurales démunies d'eau, de savon, de toilettes et d'électricité est, de plus, une aberration.
