Dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus, les autorités ont adopté de nombreuses mesures qui ont bousculé nos habitudes.
Avec le confinement, les parents ont dû adopter le télétravail et les enfants l’enseignement à distance, se retrouvant, de fait, confrontés à la cohabitation dans des espaces souvent exigus.
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«Quand on parle d’enfants, on parle de personnes qui ne peuvent pas être confinées. Cependant, il y a une différence entre le monde rural et celui des villes. A la campagne le confinement a été moins marquant. La taille moyenne d’une famille au Maroc est de 5 membres par foyer, ce qui est conséquent lorsqu'on sait que, dans la plupart des cas, les espaces dans les maisons sont réduits. C’est selon ce schéma qu’il faut voir les familles», explique Soumaya Naamane Guessous.
Les familles ont également dû faire face à de nombreux changements. Notamment, à la diminution, voire à la disparition, des revenus suite à l’arrêt de l’activité économique, mais aussi à l’accompagnement des enfants dans leur scolarité avec l’enseignement à distance, et toutes ne sont pas armées de la même façon.
«Il faut savoir que beaucoup de Marocains sont analphabètes ou à peine lettrés et que même quand les parents sont diplômés, ils ont du mal à suivre la scolarité de leurs enfants tellement les programmes ont changé. Cette crise a aussi été révélatrice de la fracture numérique au Maroc», indique la sociologue.
Selon les chiffres officiels, relevés par Soumaya Naamane Guessous, 95% des Marocains de plus de 6 ans possèdent un smartphone, mais tous n’ont pas Internet. Seuls 6 foyers sur 10 possèdent un ordinateur à la maison et seuls 6 sur 10 ont un accès Internet par wifi. «Beaucoup d’enfants ont dû travailler sur le smartphone du père. Dans les foyers où il n’y a qu’un seul ordinateur, suivre les cours a été difficile, surtout quand les parents étaient en télétravail», commente-t-elle.
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L’ensemble de ses facteurs a rendu le confinement très difficile au sein des foyers. En revanche, dans les enquêtes menées par la sociologue, de nombreux parents, les pères en particulier, ont déclaré avoir découvert leurs enfants, leurs potentialités, leurs talents et leurs dons dans des domaines insoupçonnés.
Interrogée sur l’impact du confinement sur la violence au sein des foyers, Soumaya Naamane Guessous explique que la violence a été amplifiée avec le confinement: «Les mères se sont retrouvées face à une augmentation de la charge ménagère, les parents ont dû reconstruire leur relation de couple. L’agitation des enfants causée par l’enfermement forcé et l’avenir incertain ont fait que la tension et la violence ont été exacerbées», souligne-t-elle.
«L’après-crise doit être une reconstruction, les parents doivent prendre conscience que ce n’était qu’une étape et qu’il va falloir reconstruire des liens à l’intérieur et à l’extérieur du foyer», conclut Soumaya Naamane Guessous.