Ils rêvaient de pouvoir passer en Espagne à partir du préside occupé de Sebta. Mais c’est un véritable cauchemar qu’ils ont vécu cette semaine. En cause, l’attitude des forces de sécurité espagnoles, Garde civil et armée confondues.
Issus de villes marocaines comme Tétouan, Fnideq, Rabat ou encore Fès, ils ont été rapatriés au Maroc. Et d’après les nombreux témoignages recueillis tôt ce matin du jeudi 20 mai au poste frontalier de Sebta, ils ne retenteraient une telle aventure pour rien au monde.
Habitant M’diq, Omar Amrani relate des scènes de violence perpétrées par les forces espagnoles, à coups de matraques et de balles en caoutchouc. «Nous avons été maltraités et humiliés. Et la partie espagnole n’a pas hésité à faire usage de violence. A la réflexion, je n’aurais pas dû tenter cette traversée. Cela ne sert à rien et le mieux est de rester au Maroc et essayer de se faire un avenir au pays», dit-il.
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Autre témoin, Mohamed Chellaf ne dit pas autre chose. «On nous a tout pris, nos affaires, nos téléphones. Parmi nous, certains ont été battus», raconte-t-il. «Nous étions obligés de passer la nuit à la rue ou dans les bois, sans aide, ni assistance et de survivre avec nos propres moyens», affirme Abdessamad Azzouzi, un jeune étudiant de Tétouan.
Originaire de Fès, un autre témoin dit avoir survécu grâce à la solidarité des Marocains de Sebta. «Mais ce n’était pas tenable. De ce que j’ai vu, c’est loin d’être l’Eldorado fantasmé. Pour peu qu’il y ait des opportunités d’emploi, rien ne vaut la peine de quitter sa famille», conclue-t-il.
Pour rappel, ils étaient près de 8.000 personnes a déferler depuis lundi dernier sur les plages de Sebta dans une tentative de passer en Espagne. Un record.