Né à Tanger, Iliass Tanouti décroche son baccalauréat à l’école espagnole de Tanger avant d’obtenir un bachelor en ingénierie aérospatiale, aéronautique et astronautique à l’université de Manchester, et un master en étude spatiale à la très renommée université internationale de Strasbourg.
Pourtant rien ne prédestinait ce jeune homme à l’ingénierie spatiale. Fan de course automobile, son rêve était de devenir aérodynamicien de Formule 1. C’est au cours d’un stage au sein de l’entreprise Thales Alenia Space, détenue en majorité par le groupe français Thales, qu’il se passionne pour l’espace, l’ingénierie et la conception de missions spatiales.
Du haut de ses 23 ans, ayant achevé ses études, Iliass Tanouti, décroche un stage à la NASA, mais la pandémie de Covid-19 l’empêche de rejoindre l’agence spatiale américaine. Il décide donc de rallier Leanspace, une start-up spécialisée dans la digitalisation et les missions spatiales, en tant que directeur de produit.
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Interrogé sur l’importance de la recherche spatiale, Iliass Tanouti répond: "La recherche et l’industrie spatiale sont importantes car elles permettent une multitude d’applications. La plupart des études sur le changement climatique sont faites grâce à des satellites. Les satellites d’observation de la Terre permettent des applications pour améliorer l’agriculture, pour la gestion des ressources hydriques… La liste est longue. Il y a aussi la gestion du trafic aérien, la détection des canalisations défectueuses et dernièrement j’ai même rédigé un article sur l’utilisation de satellites pour soutenir la lutte contre la violation des droits de l’homme".
En plus de son poste au sein de cette start-up, le jeune ingénieur est coordinateur Afrique pour le «Space Generation Advisory Council of the United Nations», une entité du Conseil des Nations unies. Cette institution a pour rôle le développement, par les jeunes, de la recherche spatiale et d’idées pour une utilisation pacifique de l’espace.
Concernant la recherche spatiale au Maroc, le jeune ingénieur a indiqué: "Le Maroc est l’un des douze pays d’Afrique à avoir lancé un satellite, ce qui fait de nous un des principaux acteurs de la région. Le CRTS (Centre royal de télédétection spatiale), en somme l'agence spatiale marocaine, fait un grand travail sur l’utilisation de l’imagerie spatiale pour différentes applications, telles que l’agriculture ou la gestion de ressources en eau".
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Habitué des classements, ce petit génie occupait le top 5 des meilleurs étudiants lors de ses deux premières années à l’université de Manchester et occupe aujourd’hui le "Top 10 Under 30 African Space Industry 2020", un classement qui regroupe les meilleurs jeunes talents (moins de 30 ans) de l’industrie spatiale en Afrique.
"L’industrie spatiale africaine a connu une croissance importante ces dernières années et continuera sur cette lancée. La création de l’agence spatiale africaine a été approuvée en 2017. Une fois opérationnelle, elle devrait stimuler les efforts de tous les pays pour construire une industrie spatiale locale. Cependant, des tendances négatives persistent dans de nombreux pays africains dont le Maroc, à savoir l’absence d’un secteur privé ou des mécanismes qui facilite sa création mais aussi l’absence de programmes pour développer les ressources humaines" explique le jeune ingénieur.
Plein d’ambitions, d’énergie et d’idées, Iliass Tanouti travaille sur différents projets qui révolutionneront la recherche et l’industrie spatiales de demain. Fervent adepte du panafricanisme, il continuera également de promouvoir l’industrie spatiale sur le continent et de créer des opportunités pour les Marocains et les Africains.
"L’espace peut servir de catalyseur pour unifier l’Afrique et libérer le potentiel de sa jeunesse. L’éducation spatiale est, pour moi, la meilleur carte à jouer pour modeler notre avenir" déclare Iliass Tanouti.