L’étude «The Toxic Truth» menée conjointement par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et l’ONG Pure Earth portait sur l’exposition des enfants au plomb, substance particulièrement nocive pour les enfants et leur santé.
Cette enquête a porté sur l’analyse des différentes sources d’empoisonnement au plomb auxquelles peuvent être exposés les enfants: des acides de batteries aux déchets électroniques en passant par les jouets, les peintures et pigments, l’eau, les hydrocarbures ainsi que les épices.
Sur l’ensemble du rapport, le Maroc apparaît une seule fois. Selon cette étude, les analyses menées sur des échantillons d’épices en provenance du Maroc ont révélé une présence de plomb en quantités importantes.
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«Cette étude se base sur des analyses menées par le département de santé et d’hygiène de la ville de New York portant sur 1.496 échantillons provenant de 41 pays sur 50 épices. Les résultats ont montré que 30% dépassent 2 ppm (partie par million, ndlr) en plomb. Cette limite a été fixée par le département d’hygiène étant donné qu’il n’existe aucune norme internationale en matière de plomb dans les épices. Le département a aussi reconnu qu’il y avait un défaut d’étiquetage sur les échantillons, il n’y a donc aucune garantie quant à l’origine de ces épices», indique Khadija Arif, cheffe de la Division de contrôle des produits végétaux et d'origine végétale au sein de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Interrogée par Le360 sur le suivi et le contrôle des épices au Maroc, la responsable de l’ONSSA indique que les contrôles se font à tous les niveaux: l’importation, la production locale et les points de vente.
À l’importation, les épices sont soumises à des contrôles en trois étapes.
«Un contrôle documentaire du certificat sanitaire délivré par les autorités sanitaires du pays d’origine garantissant la sécurité sanitaire des épices. La deuxième étape consiste en un contrôle d’identité pour vérifier si la marchandise correspond à celle décrite par les documents, un contrôle physique et visuel des conditions de transport et de la marchandise. En dernier lieu vient un contrôle analytique avec le prélèvement d’échantillons analysés par des laboratoires accrédités par l’ONSSA».
Concernant le marché local, les établissements de production sont soumis à l’autorisation sanitaire de l’ONSSA. Plus de 137 unités sont en activité au Maroc et suivies par l’ONSSA. Au niveau des points de vente, notamment dans les marchés, les contrôles se font dans le cadre de commissions mixtes préfectorales.
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«À travers toutes ces étapes de contrôles, des analyses sont réalisées par des laboratoires officiels et accrédités pour la recherche de contaminants», souligne Khadija Arifi.
«Concernant les épices, l’ONSSA a lancé un plan de surveillance qui consiste à analyser une multitude d’échantillons de différentes épices et les résultats de ces analyses ont montré que l’ensemble des échantillons étaient conformes et que la majorité d’entre eux ne contenaient aucune trace de plomb. Ce plan de surveillance concernant le plomb dans les épices est toujours maintenu par l’ONSSA. De plus, il convient de signaler que toutes les exportations d’épices marocaines n’ont jamais fait l’objet de refoulement des pays tiers», conclut Khadija Arif.
Par conséquent, l'ONSSA remet en question le rapport de l’Unicef et rassure quant à la qualité des épices consommées au Maroc. Cependant, les consommateurs ne sont pas à l’abri de la mauvaise foi de certains vendeurs d’épices, qui malgré les contrôles n’hésitent pas à tricher, en mélangeant d’autres substances aux épices, pour accroître leurs profits.