Il y a deux jours, dimanche 13 juin, un Marocain a été abattu de sang froid, dans un bar de la ville, visiblement victime d'un meurtre raciste. En réaction, des dizaines de Marocains ont manifesté, ce mardi 15 juin à Murcie, en Espagne, là où s'est passé le drame.
Des membres de la famille et des amis de Youness Blal, la victime marocaine âgée de 39 ans, ont organisé une marche pour protester contre ce crime odieux motivé par la haine qu’expriment certains Espagnols envers les Marocains et pour dénoncer la haine en général.
Sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, une proche parente de la victime harangue les jeunes pour leur demander de s’abstenir de tout acte de violence, afin de ne pas tomber dans le piège de ceux qui veulent coller l’étiquette d’«anarchistes» aux membres de la communauté marocaine.
Mais il faut dire que tout semble indiquer que la haine exprimée envers les Marocains d’Espagne a franchi un cap ces dernières semaines. Ce sentiment est attisé par les campagnes menées contre le Maroc par les médias du pays. Mais également par certains responsables… irresponsables.
Selon le récit de la nuit du drame, restitué par les médias locaux, Youness Blal se trouvait avec des amis, en fin d’après-midi du dimanche 13 juin, sur la terrasse d’un bar sis au nouveau port. Carlos Patricio B. M., 52 ans, ancien membre de l’armée espagnole, est entré dans l’établissement visiblement déjà passablement éméché. A la vue de Youness et de ses compagnons, il a commencé à proférer des propos racistes envers les Marocains.
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Pour les lui, «Tous les Maures (Moros) devraient être morts». Les esprits se sont échauffés, mais le calme est revenu quand l’ex-militaire a quitté les lieux. Mais pas pour longtemps. A 22h30, il est revenu avec une arme à feu et a tiré quatre balles sur Youness qui en a reçu trois, mortelles, en pleine poitrine. Malgré les soins qui lui ont été prodigués aux urgences, il a rendu l’âme aux premières heures du lundi 14 juin.
Son présumé assassin, qui avait quitté les lieux comme si de rien n’était, et arme au poing, a été arrêté par la police et placé en détention, sans trop de résistance, mais après avoir quand même pointé son arme sur un policier.