Principalement destinée à l’exportation, la production des fruits rouges au Maroc ne connaît pas la crise, parce qu’en plus de conditions édapho-climatiques favorables, les agriculteurs ont diversifié leurs techniques et leurs moyens de production en vue d’optimiser l’irrigation, en quête d’une moisson généreuse.
S’échelonnant de novembre à mi-mars, la culture des fruits rouges, délicate surtout dans la plaine du Gharb, nécessite un savoir-faire et un suivi très minutieux (choix du sol, usage des serres, …). Faute de quoi, la filiale se voit pénalisée.
La région de Rabat-Salé-Kénitra occupe la première place de ces cultures au niveau national avec une superficie de 4.360 hectares dédiés aux fruits rouges, dont 2.400 de fraises, 1.200 de myrtilles, 700 de framboises, les 60 restants étant dévolus à d'autres types de fruits rouges, a indiqué, à la chaîne d'information de la MAP (M24), le chef d’arrondissement du développement agricole Sidi Allal Tazi, relevant de l'Office régional de mise en valeur agricole du Gharb (ORMVAG), Mustapha Ait Bella.
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"Quatre millions de jours de travail par an, en particulier au profit des femmes rurales, sont assurés par le secteur en termes d’offres d’emploi dans la région", a-t-il fait savoir, précisant que la production varie entre 140.000 et 150.000 tonnes par an, avec des rendements de 35 à 45 tonnes par hectare pour les fraises, 10 à 25 pour les myrtilles et 10 à 15 pour les framboises.
S’attardant sur la valorisation des produits récoltés, le chef d’arrondissement du développement agricole Sidi Allal Tazi, a fait état de 22 unités de valorisation, soit une capacité de traitement avoisinant 660 tonnes par jour.
"75% des fraises sont exportées sous forme de fraises fraîches (25%) et surgelées (50%), alors que les myrtilles représentent 95%, suivies des framboises avec 90% vers trente destinations à l’étranger, principalement le marché européen, en raison de la position géographique privilégiée de la région ", a-t-il dit.
Une exploitation des fruits rouges, installée à proximité de la commune rurale de Mnasra, à 15 km de Kénitra, déploie ses champs de serres à perte de vue et fait travailler entre 600 et 700 ouvriers agricoles, principalement des femmes.
Cette ferme des fruits rouges, aux parcelles bien dessinées et séparées les unes des autres en fonction du type de la culture (fraises, framboises ou myrtilles), accueillent des ouvrières agricoles pour la cueillette, dans le respect des mesures barrières préconisées par l’Etat.
"Nous sommes tenus de respecter les normes européennes et actuellement avec le Brexit, les marchés britanniques sont très exigeants quant à la qualité des produits agricoles", a déclaré à la MAP l'un des gérants de cette ferme.
"La cueillette des fraises, fragiles, nécessite un maximum de vigilance. Et si la fraise est détachée de sa tige, elle ne sera pas consommable et fera l'objet d'une réclamation et de son retour", a-t-il confié.
Des caisses remplies du fruits rouges, en provenance de cette exploitation, arrivent à bord des camions, dans une unité de valorisation, située dans la zone industrielle de Kénitra. Elles suivront un circuit précis pour répondre au protocole rigoureux selon les normes en vigueur. De la réception, à l’équeutage, au lavage, en passant par la surgélation et l’emballage, un véritable travail de fourmis a été relevé lors de la visite de cette unité de valorisation.
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Une unité de valorisation des fruits rouges, en activité depuis 1995, qui dispose de toutes les autorisations nécessaires de l’ONSSA et du Morocco Foodex et qui emploie environ 300 ouvriers en période de pic, et 150 en période normale, a indiqué la responsable contrôle et qualité de cette structure, Saloua Choua.
"On traite annuellement entre 4.000 et 5.000 tonnes, alors que la production journalière oscille entre 35 et 40 tonnes qui sont en provenance de nos propres fermes qui sont implantées à la commune Mnasra", a-t-elle dit.
L’activité au sein de l’unité, dont la production est entièrement destinée à l’export, essentiellement vers les pays européens et les USA, repose sur deux méthodes de traitement du fruit rouge, à savoir la partie "frais" et la partie "surgelé", explique-t-elle. Elle ajoute que le Covid-19 "nous a obligés" à prendre des mesures préventives, comme la désignation de trois équipes par shifts, et ce, pour éviter le rassemblement des ouvriers et des employés au sein de l’unité. Des précautions qui n'ont pas pénalisé l’activité.
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Preuve de la qualité de la production de cette ferme et son unité de valorisation, la certification GLOBAL G.A.P : Good Agricultural Practice/ Bonne Pratique Agricole), destiné aux producteurs respectant les normes de la qualité et de la sécurité alimentaire, qui leur ont été attribuée.
La culture de la fraise a été introduite dans la zone côtière de la région au début des années 80. Depuis 2004, d'autres types de fruits rouges à haute valeur ajoutée ont été introduits, comme les framboises et les myrtilles, ce qui a permis de diversifier la production de fruits rouges de la région.
Ces cultures ont connu un développement important au niveau des superficies, des techniques agricoles et des variétés utilisées, notamment avec le programme du Plan Maroc Vert, qui a contribué à l'accompagnement des producteurs et à l'équipement des domaines agricoles.
Après avoir tenu largement ses promesses, le Plan Maroc Vert (PMV) a cédé la place à une autre stratégie agricole plus englobante et multidimensionnelle. Il s'agit de Génération Green 2020-2030, lancée par le roi Mohammed VI. Stratégie dans laquelle la culture des fruits rouges a toute sa place.