Casablanca, gare routière de Ouled Ziane. L’ambiance y est animée comme d’habitude, entre courtiers et vendeurs de billets à la sauvette. Toutefois, la plupart des voyageurs font grise mine et pour cause: le prix des billets connaît une flambée sans précédent, depuis l’annonce des dernières restrictions sanitaires limitant la capacité des cars à 50%.
Toutefois, Le 360 a pu s’apercevoir sur place que certaines mesures annoncées par le gouvernement ne sont pas respectées, notamment le quota du remplissage des cars en passagers. Il suffit de passer une tête à l'intérieur de plusieurs cars qui se dirigent dans le sud du Royaume, pour que le constat soit clair: la plupart des cars dépassent, et de loin, la capacité autorisée de 50%.
Un constat d'ailleurs partagé par des voyageurs que Le360 a interviewés. "Les prix sont très élevés. A l’achat du billet, on nous promet que le siège d’à côté sera libre, mais ce n’est pas vrai. La plupart des sièges sont occupés. Les barrages ne contrôlent pas les cars et les personnes qui ont des agréments en profitent", déclare ce jeune voyageur.
"Pour aller à Nador, je payais mon billet 120 DH, aujourd’hui j’ai dû m'acquitter de 220 DH. J’ai fait le trajet plusieurs fois, aucune des mesures barrières ne sont appliqués à l’intérieur du car. Pas de distanciation, car les cars sont pleins à craquer et pas de port du masque non plus", explique un voyageur qui se rend souvent à Nador depuis Casablanca.
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Du côté des chauffeurs de cars et des compagnies, le discours est tout autre. Les deux parties assurent, interviewées par Le360, qu’il y a un respect strict des mesures sanitaires prises par le gouvernement notamment les quotas dans les cars.
Certains interviewés regrettent que les voyageurs aient à payer un surplus. "Nous ne faisons pas surpayer le voyageur. La hausse des prix est due au fait que nous voyageons à 50% de notre capacité. Avant, quand nous pouvions remplir à 75%, la situation était acceptable", confie un chauffeur de car qui, vraisemblablement, ne se retourne pas pour jeter un coup d'oeil au nombre de passagers qu'il transporte.
Le propriétaire d'une compagnie de cars explique quant à lui que les charges sont élevées. "Nous sommes désolés de répercuter sur le voyageur cette hausse des prix, mais le gouvernement ne nous aide pas. Nous assumons des charges comme l’assurance, qui peut s’élever à 50.000 dirhams par an, en plus des frais de gasoil qui atteignent des pics à 10 dirhams le litre en ce moment".
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Les chauffeurs de grands taxis n’ont pas été épargnés par les nouvelles mesures gouvernementales. "Les clients pestent contre les chauffeurs, pensant que nous sommes à l’origine de la hausse des prix, mais c’est le gouvernement qui nous impose cela. Notre business est très affecté par ces nouvelles mesures. Le trajet qui coûtait 20 DH, coûte aujourd’hui 30 DH. Les gens se détournent du grand taxi et préfèrent prendre le bus. Nous ne faisons pas plus de 2 trajets par jour", déclare ce chauffeur d'un grand taxi.
"Entre ce que nous devons au propriétaire de l’agrément et les frais d’essence, il ne nous reste que 40 DH par jour. C’est insuffisant pour nourrir nos enfants", confie un autre chauffeur de grand taxi, stationné à quelques mètres de la gare routière de Ouled Ziane.