Le bureau du raqi Seddiq Alami, situé à Kénitra, ne désemplit pas. Chaque jour, cet homme reçoit de nombreux Marocains venus dans l'espoir de traiter des problèmes liés à la sorcellerie ou au mauvais œil.
Ce jeune Marocain, qui a fait des études en physique-chimie avant de se spécialiser dans la roqia, baigne dans l'islam depuis tout petit. C'est donc tout naturellement qu'il a ouvert son bureau, il y a quelques années, puis sa propre chaîne sur YouTube, plus récemment.
Si la profession de raqi n'est pas reconnue, Seddik Alami, lui, prend son rôle au sérieux et fait montre de précaution. Ainsi ne prend-il pas en charge toutes les personnes qui le consultent. "Je m'entretiens d'abord avec le patient pour voir si la nature de son problème nécessite réellement une roqia ou s'il faut le diriger vers un médecin", nous explique-t-il.
Quant au coût de la séance, il tourne autour 100 dirhams, ce qui encourage d'ailleurs de nombreuses personnes à se tourner vers les raqis plutôt que vers les médecins. "Mais il n'y a pas de tarif fixe. Chaque personne paie selon ses moyens et son bon vouloir", précise Seddik Alami.
Toutefois, "il faut se méfier des charlatans", prévient le jeune guérisseur qui souligne l'existence de nombreux imposteurs aux pratiques douteuses... Interview du raqi et immersion dans ce monde aussi fascinant qu'effrayant avec une séance de roqia destinée à soigner Achraf, un jeune Marocain ayant souffert de "toukal".