Intitulé «Maroc, la folie du Bistouri», un reportage, diffusé dimanche 7 février sur la chaine française TF1, laisse croire que les Marocaines sont de grandes passionnées de la chirurgie esthétique. Loin de la polémique, nous avons interrogé sur le sujet, ce grand spécialiste qui livre son témoignage sereinement en appelant à avoir le sens de la mesure.
«Je préfère d’abord redéfinir la chirurgie esthétique. Pour moi, il s’agit d’interventions pour rectifier ou corriger des imprefections dans le corps. L’objectif est de combattre des complexes psychologiques chez l’individu né avec des problèmes physiques», précise le professeur Hassan Boukind.
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Pour battre une idée reçue, il affirme qu’il n’existe pas d’obsession pour la chirurgie esthétique des femmes marocaines. «Le fait est que la chirurgie esthétique, comme plusieurs autres procédés, reflète le miroir d’une société, argue-t-il. Plus celle-ci se développe, plus les citoyens ont de l’estime pour soi et accordent davantage de l’intérêt à leur corps.»
Au Maroc, les formes de chirurgie esthétique diffèrent de celles pratiquées en Europe et dans l’Occident. D’autant plus que chaque société a ses propres caractéristiques et les femmes ont chacune leurs choix qui ne sont pas les mêmes, ajoute ce spécialiste de la santé, n'excluant pas qu’il existe parfois un phénomène de mode ou d’imitation.
Selon lui, toutes les catégories sociales, les plus huppées comme les plus démunies, optent le plus pour la chirurgie esthétique. «Parce qu’il ne faut surtout pas négliger l’aspect thérapeutique. La santé, comme la définit l’OMS, n’est pas être forcément bien portant pour ne pas recourir à la médecine. Une femme qui veut par exemple faire grossier ses seins, c’est parce qu’elle en sente le besoin le psychologique.»
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Quid du phénomène Kim Kardashian? A-t-il eu un impact sur le choix des Marocaines? «Bien avant Kardashian, l’idée de grossir ses fesses existait bien chez nous, notamment dans le sud du pays. Il faut puiser dans notre culture ancestral et revenir à des chansons anciennes pour comprendre que cela existe depuis belle lurette au Maroc», estime le professeur Hassan Boukind.