Plusieurs centaines de jeunes migrants subsahariens ont forcé la double barrière grillagée de six mètres de haut entourant l'enclave, avant de célébrer en pleine nuit leur arrivée sur le sol espagnol aux cris de "Merci Seigneur", "Je suis en Europe", selon les images tournées par le média local Faro de Sebta.
La surveillance de cette frontière terrestre de huit kilomètres de long est exercée par l'Espagne et le Maroc.
En pleine rue, certains des jeunes qui avaient réussi le passage baisaient le sol aux cris de "Viva España!". Plusieurs apparaissaient blessés, mains ou pieds en sang et vêtements déchirés.
"L'assaut" collectif de la barrière s'est produit vers 3H30 heures locales (5H00 GMT), a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Guardi Civil. "Trois cents sont entrés, le double a tenté" de forcer la frontière, a-t-il ajouté. "C'est confirmé", a simplement indiqué à l'AFP une source à la préfecture de Sebta.
Vendredi, la préfecture avait comptabilisé 498 migrants ayant réussi à forcer la haute barrière, sur quelque 700 l'ayant tenté.
Ces deux entrées massives sont parmi les plus importantes depuis que la barrière a été rehaussée en 2005, alors qu'un différend oppose le Maroc à l'Union européenne (UE) sur l'interprétation d'un Accord de libre-échange sur les produits agricoles et de la pêche.
Le Maroc, en froid avec Bruxelles, a menacé à demi-mots de relâcher le contrôle qu'il exerce sur les migrants. Le passage de lundi coïncide avec un Sommet bilatéral franco-espagnol qui doit s'ouvrir dans la matinée à Malaga dans le sud de l'Espagne.
L'enclave de Sebta constitue, avec celle de Melilia, la seule frontière terrestre entre le continent africain et l'UE et un point de passage pour l'immigration clandestine venue d'Afrique subsaharienne et du Maghreb.
Après le passage en masse de vendredi, le Maroc avait cependant annoncé avoir arrêté des migrants avant qu'ils ne franchissent les clôtures.