Redouane Ghassal est rentré au Maroc il y a dix ans. Après avoir étudié et travaillé dans la restauration en France, en Espagne, puis en Allemagne, il décide de revenir chez lui à Casablanca et d’investir dans le métier de traiteur. «Alors que j’étais âgé d’à peine douze ans, j’accompagnais mon père qui m’a appris ce métier. C’est toute ma vie», confie Redouane des trémolos dans la voix.
Depuis le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020 au Maroc et la fermeture des traiteurs, Redouane résiste. Si en juillet il approvisionne son local sis au quartier Derb Sultan de quelques produits d’hygiène, ce n’est pas pour autant qu’il change définitivement de métier. «C’est provisoire, juste pour avoir un petit revenu et ne pas rester les bras croisés…», affirme cet homme, la quarantaine dépassée. Même en ayant des arriérés de 11 mois de loyer impayés à payer et un appartement saisi par sa banque, Redouane ne perd pas espoir.
Lire aussi : Vidéo. Covid-19: pas de reprise avant 2021, à Rabat, les traiteurs sont à bout de souffle et en appellent à l'État
La reconversion, il l’a tentée, mais n’en est pas entièrement convaincu. Redouane qui s’est habitué à un certain niveau de vie et investi toute une carrière dans le métier de traiteur, n’arrive pas encore à concevoir une vraie transformation, et espère toujours que les traiteurs vont rouvrir afin qu'il puisse continuer à exercer son métier dont il semble véritablement passionné.