Pétrir son pain n'est pas une sinécure, bien que cette tâche aie fait partie du quotidien ancestral et rituel des Marocaines. «Certaines clientes n’ont jamais pétri de pain chez elles, mais elle s’y sont mises avec cette pandémie», déclare, visiblement amusé, un commerçant en céréales à Casablanca.
«Au début de l’état d’urgence sanitaire, la farine complète a pratiquement disparu des étals des commerces, mais, depuis, tout est disponible pour faire son pain à la maison», affirme une mère de famille casablancaise.
«C’est une bonne chose que les Marocaines découvrent la "Guessaâ", explique notre interlocutrice. La "Guessaâ", ou jatte en français, fut un objet usuel dans les maisons marocaines, et y refait aujourd'hui de nouveau son apparition. L'objet est à ne pas confondre avec le pétrin, qui est, lui, en bois.
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Dès l'annonce des premières mesures liées à l’état d’urgence sanitaire, les ménages marocains ont donc fait provision de ce qu’il convient, en ustensiles et ingrédients pour faire leur pain à la maison, de crainte de pénuries dans les boulangeries. Et tout comme les autres denrées essentielles, les marchés et les commerces sont suffisamment fournis en farine, et en levure boulangère.
Lors de cette période d’avant-ramadan, nous confie-t-on au marché de vente en gros de céréales à Casablanca, en plus du blé tendre, très demandé par les ménages, les légumineuses sont également très demandées (comme les pois chiches, les lentilles et les fèves sèches).