Vidéo. Saïd Ahmidouch sur le Covid-19 à Casablanca: le plateau technique est arrivé à saturation

Une étape du protocole de dépistage de la présence du coronavirus SARS-CoV-2 à l'Institut Pasteur-Maroc de Casablanca.

Une étape du protocole de dépistage de la présence du coronavirus SARS-CoV-2 à l'Institut Pasteur-Maroc de Casablanca. . DR

Le 12/08/2020 à 16h07

VidéoLa situation épidémiologique au Maroc est inquiétante. Plusieurs patients, présentant les symptômes du Covid-19, ne déclarent pas leur état. Conséquence: le dépistage est tardif, et les cas s'aggravent, ont expliqué des experts invités à un webinaire organisé par le ministère de la Santé. Extraits.

Le retard dans la détection des cas contacts contribue à l'aggravation actuelle de la situation épidémiologique du Covid 19 au Maroc. Le constat, gravissime, est revenu en boucle dans les propos tenus par plusieurs experts et professionnels de la santé, invités hier, mardi 11 août, à un webinaire organisé par le ministère de la Santé, sous cet intitulé:"situation épidémiologique Covid-19 préoccupante: la riposte".

Pour le docteur Abdelkrim Meziane Belfquih, chef de la division des maladies transmissibles au ministère de la Santé, les statistiques sont éloquentes. Au cours des 7 derniers jours, il y a eu autant de nouveaux cas que durant les mois d'avril et mai réunis. Lundi 10 août 2020, lors du bilan quotidien donné à 18 heures par le ministère de la Santé, il y avait 9.277 cas actifs, c'est-à-dire "le tiers de la capacité litière du secteur public qui est de 23.000 lits", a martelé le Dr Meziane Belfquih.

Le docteur Tayeb Hamdi, médecin généraliste dans la ville de Larache, a quant à lui appelé à intervenir à propos de l'apport du secteur privé dans la gestion de la crise du Covid-19, a abondé dans le même sens et a amèrement déclaré: "on teste de plus en plus tard les cas suspects. Lorsque le malade ne se fait pas tester immédiatement, il y a un retard dans le diagnostic, et par conséquent un retard dans la prise en charge, et une aggravation du cas". 

En conséquence, de plus en plus de cas graves arrivent tardivement pour être soignés à l'hôpital. Résultat: ces derniers jours, les services de réanimation dans les centres hospitaliers universitaires sont archi-combles.

Moulay Hicham Afif, directeur général du CHU Ibn Rochd à Casablanca, s'est fait alarmiste, quand il a affirmé qu'"un malade sur cinq arrive aux urgences presque agonisant".

Au cours de ce même webinaire organisé par le ministère de la Santé, Saïd Ahmidouch, wali de la région de Casablanca-Settat, a évoqué la nécessité d'orienter à nouveau la stratégie de dépistage, afin que les cas contacts soient dépistés le plus vite possible, et donc de se concentrer davantage sur les groupes à risques. "Le plateau technique à Casablanca est saturé et la capacité d'accueil des patients Covid-19 est arrivée à sa limite", a-t-il dit. Vaut donc mieux anticiper.

Par Qods Chabaa
Le 12/08/2020 à 16h07