Apprendre la darija est nécessaire à l'intégration des migrants au Maroc, une conclusion à laquelle est arrivée le collectif Papiers Pour Tous, qui lance une campagne de sensibilisation, à l’occasion de la Journée Internationale du Migrant, célébrée le 18 décembre.
Pour défendre davantage cette nécessité d’apprendre la darija, Papiers Pour Tous organise, en ce même vendredi 18 décembre à partir de 20 heures, un webinaire dédié́ à l’analyse du rôle de la darija dans l’inclusion des étrangers au Maroc. Y participeront la sociologue Soumaya Naamane Guessous, la linguiste Laila Imerhrane, la psychanalyste Hakima Lebbar et le Président du Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc, Serge Aimé Guémou.
Selon le collectif, il s'agit d’encourager et d’inciter les étrangers non arabophones installés au Maroc à apprendre la darija, plus particulièrement les migrant.e.s, les réfugié.e.s, et les demandeu.rs.ses d'asile.
«Cette campagne intervient suite à la prise de conscience, partagée par Papiers Pour Tous, que la quasi-majorité des étrangers non arabophones, et plus particulièrement les migrantes et migrants, installés au Maroc depuis plusieurs années, ne parlent pas ou parlent peu la darija, consacrant par là même, l'idée d'étrangers en transit et ne cherchant pas à s'intégrer dans le pays d'accueil, le Maroc», peut-on lire dans le communiqué de Papiers Pour Tous, diffusé ce mardi 15 décembre.
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Les initiateurs de cette campagne de sensibilisation rappellent que depuis l’amplification du phénomène migratoire au Maroc, la dynamique de défense des migrants, réfugiés et demandeurs d’asile s’est focalisée sur une approche, somme toute légitime, de réclamation des droits: droit à la résidence, droit au travail, droit à l'éducation, droit à la santé, droit à la libre-circulation, en omettant le fait que les étrangers ont également des devoirs envers leur pays d'accueil, notamment l'apprentissage de la langue nationale, facteur essentiel et déterminant dans le processus de leur inclusion dans la société marocaine.
«L’apprentissage de la darija contribuera sensiblement à améliorer la communication entre les étrangers non-arabophones et les citoyens marocains dans la vie quotidienne, sur les lieux de travail… Et à réduire la xénophobie, la méfiance entre les communautés et les discriminations raciales» rappelle Papiers Pour Tous.