Interrogée au sujet de ce rapport par Le360, Saâdia Bahi, directrice de la section d'Agadir de l’UAF, a révèle que le centre d’assistance de cette ONG dans la capitale du Souss a recensé 374 cas de violences commises à l'encontre de femmes et d'enfants dans la région.
Cette militante associative se dit particulièrement préoccupée par les cas d'enfants vivant avec des mères victimes de violences conjugales. Quant à la nature des violences subies par ces femmes, Saâdia Bahi évoque des menaces de mort, de graves séquelles (notamment dues à des blessures au couteau).
Selon cette militante associative, la loi 103-13 récemment promulguée n’est rien d’autre que qu'un ensemble d'articles de loi déjà existants, choisis et puisés dans le Code pénal, mais qui ne sauraient mettre les femmes à l’abri des violences qu’elles subissent au quotidien.
Ce qu’il faudrait, affirme Saâdia Bahi, c'est une nouvelle, et sérieuse, réforme du Code de la famille (la Moudawana).
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De son côté, Houcine Beggar Sbaï, avocat aux barreaux d’Agadir et de Laâyoune, critique à son tour la loi 103-13 et son application.
«Généralement, les tribunaux prononcent des condamnations à [des peines de] prison avec sursis. Parfois, [ce sont des peines] de prison ferme, mais ces peines ne vont jamais au delà de deux à trois mois», explique cet avocat, qui plaide pour une approche plus globale sur cette question.