Safi. Un soir qui s'annonce à priori comme d'autres, une patrouille de police effectue sa ronde de routine tout près du jardin Hassan-II, lieu obscur, refuge de criminels et sans-abris en tous genres. Un attroupement suspect de jeunes hommes attire l'attention des policiers dans cette pénombre. Les policiers s'approchent d'un pas empressé de ce rassemblement peu commun à cette heure-ci, et quelle ne fut pas leur surprise à la découverte d'une jeune fille effarée, en détresse, piégée par cette horde de délinquants qui viennent de lui faire subir, à tour de rôle, l'un des crimes les plus ignoble : le viol.Voici le fait-divers sordide rapporté par Al Akhbar dans son édition du 21 Octobre. Selon le quotidien, la victime a été enlevée de la zone de Gzoula avant d’être conduite sous la menace d'une arme blanche par ses bourreaux jusqu'à ce jardin, non loin du quartier Anas, proche du centre ville, où elle a subi un viol collectif. Pour la délivrer, la patrouille de police a encerclé les malfrats pour ne leur laisser aucune chance de s’échapper. Les prévenus arrêtés vont s’avérer, pour certains, être des criminels recherchés par la justice, pour trafic de drogue notamment. A en croire Al Akhbar, ce coup de filet intervient dans un moment où la ville portuaire connait une recrudescence d'effractions en tous genres, perpétrées sur la voie publique: vols à main armée, viols...Face à cette délinquance, une campagne sécuritaire préventive a été lancée dans le but de pacifier et reprendre le contrôle des points noirs de la ville de Safi. Cette opération a permis, le weekend dernier, des dizaines d'arrestations de personnes recherchées, des saisis d'armes blanches, de drogue et d'alcool, notamment au niveau de l'ancienne medina, des quartiers Arhat Rih et Lalla Hnia Lhamria. Des zones où il ne fait pas bon traîner…Ce genre de campagne ponctuelle et curative est, certes, à féliciter, mais ne peut se substituer à une réelle stratégie à long-terme de lutte contre la criminalité. D'ici là, les faits-divers à Safi, comme la plupart de nos villes, continueront à défrayer la chronique.
Par Asmaa El Kezit
Le 20/10/2014 à 21h46