Des participants à une conférence sur " La 2ème version du projet de loi de lutte contre la violence à l'égard des femmes" ont estimé que ce projet de loi par le ministère de la Solidarité, de la femme et de la famille en partenariat avec le ministère de la Justice, comporte plusieurs "lacunes".
Des membres de la coalition "Printemps de la dignité", initiatrice de cette rencontre en partenariat avec l'Association marocaine pour les droits des femmes, ont exprimé leur mécontentement quant au "recul qu'a connu la 2-ème version du projet de loi au niveau du cadre des significations des dispositions juridiques, notamment celles relatives aux différentes formes de violence à l'égard des femmes".
Pour Asmaa El Mehdi, coordinatrice de la coalition "Printemps de la dignité", le retard dans la promulgation de cette loi reflète l'absence de volonté de mettre en place une législation à même de protéger les femmes contre la violence et de répondre aux aspirations des femmes marocaines à des législations qui concrétisent les engagements internationaux du Maroc en la matière et mettent en œuvre les dispositions de la Constitution.
De son côté, la juriste Khadija Rougani a relevé que le texte ne répond pas aux dimensions fondamentales pour tout projet visant à lutter contre la violence faite aux femmes, notamment la prévention de la violence fondée sur le genre, la répression, la prise en charge des victimes et l'organisation de la relation entre les différents intervenants à savoir les organisations de la société civile.
Elle a ajouté que la 2-ème version de ce projet de loi exclut plusieurs catégories des femmes de la protection juridique, dont les mères, les femmes célibataires, les migrantes et les femmes à besoins spéciaux .
Pour sa part, Zahia Amamo, acteur associatif, a estimé que la loi relative à la lutte contre la violence à l'égard des femmes doit être conçue de manière distincte selon une vision politique globale et homogène.
Les acteurs de la société civile ainsi que la coalition "Printemps de la dignité" ont présenté une panoplie de recommandations et de propositions visant à protéger les femmes contre la violence de façon juridique en prenant en compte l'aspect social et psychique, a-t-elle dit, soulignant la nécessité de prendre en compte les propositions de ces différents acteurs de la société civile.