“Wach teqbel tkoune chmata ?” (Accepterais-tu d'être un sous-homme ?). C'est le slogan choisi par le département de Bassima Hakkaoui pour lancer la 12ème campagne nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Et cela se retrouve en titre et en caractères rouges, en Une d'Akhbar Al Yaoum pour son édition du 26 novembre. Le journal écrit que la ministre PJD a admis, en lançant cette campagne, que le slogan peut paraître très dur pour certains, mais qu'il pourrait se révéler d'une grande utilité auprès de tous les hommes susceptibles de laisser de côté leurs instincts machistes. Et surtout auprès de tous les fils d'Eve qui montreraient une prédisposition à maltraiter leurs moitiés, soeurs ou filles.
Terme très populaire qui joue sur l'orgueil des Marocains, “Chmata” peut aussi être traduit par “crapule”, “fripouille” ou “ordure” ! Le slogan en question a suscité le débat. Parmi les présents au lancement de cette campagne, figurait la représentante du FNUAP (Fonds des Nations Unies pour le développement) pour l'Afrique du Nord. Leila R'Hioui, a révélé que l'ONU mène une campagne actuellement, mais avec un slogan “plus gentil et élégant” : “Lui pour elle”.
Une campagne en attendant des statistiquesAkhbar Al Yaoum écrit que Bassima Hakkaoui, en lançant cette 12ème campagne, a admis ne pas disposer de statistiques récentes concernant les violences contre les femmes. Elle s'est limitée à dire que les dernières données en date remontent à 2011 et avaient été avancées par le Haut commissariat au plan (HCP) d'Ahmed Lahlimi. Mais la réactualisation de ces statistiques ne saurait tarder. Bassima Hakkaoui a affirmé qu'un programme associant son département, celui de la Justice, la DGSN, la Santé et la Gendarmerie Royale allait permettre de collecter des données fiables et à jour, qui seront portées à la connaissance du public. Il est aussi question, promet Bassima Hakkoui, d'un observatoire national dédié, qui verra bientôt le jour comme l'un des mécanismes nationaux de lutte contre ce phénomène.
Simple hasard de calendrier, la journée nationale de lutte contre la violence contre les femmes coïncide avec l'anniversaire du sacre électoral qui a porté le PJD au pouvoir. Ce parti et la coalition qu'il dirige ont promis monts et merveilles concernant les droits de la femme et de l'enfant. Mais, de l'avis général, et surtout en matière de protection juridique, nous sommes encore très loin du compte.