Selon Mohamed El Hati, enseignant-chercheur à l’université Mohammed Ier à Oujda, les récents événements violents dans certaines villes obligent les acteurs éducatifs à repenser les causes de la violence chez les mineurs. Il pointe du doigt la principale raison: le recul du rôle de la famille dans l’éducation et l’encadrement des jeunes.
Le professeur universitaire explique, dans une déclaration pour Le360, que «la famille représente la première institution de socialisation. Mais la perte de son rôle de contrôle et d’accompagnement a laissé les nouvelles générations face à une réalité floue, sans orientation ni encadrement».
«L’accompagnement parental ne se limite pas à une surveillance stricte. Il doit viser la construction d’une relation d’amitié et de compréhension avec les enfants, surtout dans un monde virtuel qui façonne leur conscience et influence leur comportement», précise-t-il.
Pour lui, comprendre ce nouveau monde numérique est devenu une nécessité pour les pères et mères, car «la véritable immunité des jeunes ne peut se construire qu’à travers trois niveaux interdépendants: cognitif, psychologique et éducatif et moral».
L’immunité cognitive, comme l’explique El Hati, repose sur l’acquisition par les jeunes d’un savoir solide et structuré, loin de la superficialité qui circule dans l’espace virtuel. Pour construire l’immunité psychologique, il faut lutter contre la fragilité psychique répandue chez les jeunes, conséquence de l’addiction aux drogues ou aux réseaux sociaux. Quant à l’immunité morale et éducative, elle constitue le fondement, car elle représente le pont qui relie les générations à leurs valeurs et à leur identité nationale.
Lire aussi : La GenZ212 insiste sur le maintien du caractère pacifique des protestations
Selon le professeur universitaire, les institutions de socialisation — écoles, zawiyas et société civile — sont aujourd’hui appelées à jouer un rôle actif dans l’enracinement des valeurs authentiques et nationales, rappelant la richesse du patrimoine éducatif marocain, «un capital qu’il faut exploiter et transmettre aux générations montantes pour préserver la cohésion de la société et son identité».
«Les jeunes Marocains sont dotés de racines, d’une histoire et de valeurs solides. Ils ont besoin qu’on leur fournisse une immunité morale et intellectuelle pour rester fidèle à la voie de leurs ancêtres et devenir des citoyens positifs au sein de la société», conclut-il.







