Certaines informations avaient évoqué, il y a quelque temps, la signature d’un accord entre le gouvernement marocain et son homologue espagnol sur les immigrés clandestins secourus par la marine ibérique.
Selon cet accord, les migrants repêchés dans les eaux territoriales marocaines ou dans les eaux communes avec l’Espagne, seraient renvoyés dans les ports marocains. Mais le gouvernement marocain a démenti, en son temps, l’existence d’un tel accord même si les responsables espagnols avaient préconisé cette solution, sans aller toutefois jusqu’à la déclarer publiquement. Et pour cause, les services de sauvetage de la marine espagnole ont repêché dans les eaux territoriales marocaines le tiers de la totalité des migrants secourus en 2018.
Dans les détails, 49 688 immigrés clandestins, qui étaient en route vers les côtes ibériques, ont été secourus, dont 16 618 ont été repêchés dans les eaux territoriales marocaines. Les mêmes statistiques révèlent que 15 282 autres migrants ont été secourus dans les eaux internationales communes entre le Maroc et l’Espagne, alors que 17 689 personnes ont été repêchées dans les eaux territoriales espagnoles. Ces données, qui ont été publiées par le journal El Pais, révèlent que la totalité des 49 688 migrants secourus ont été transportés dans les ports espagnols, y compris ceux qui ont été repêchés dans les eaux territoriales marocaines.
Le quotidien Akhbar Al Youm rapporte, dans son édition du 1er avril, que le fait que la marine espagnole effectue des opérations de sauvetage dans les eaux territoriales marocaines démontre que le royaume n’a pas les moyens pour faire face à la plus grande crise migratoire survenue entre les deux pays depuis 1988.
La même source indique que depuis la mi-janvier 2019, les autorités espagnoles n’ont effectué aucune opération de sauvetage dans les eaux territoriales marocaines. El Pais souligne que la coopération entre les deux pays dans ce domaine s’est beaucoup améliorée depuis la visite du roi Felipe VI d’Espagne au Maroc au mois de février. Le nombre de migrants repêchés par les services de sauvetage, qui a atteint 3 170 personnes en janvier, n’a cessé de décroitre pour passer à 607 en février et à 236 entre le 1er et le 18 mars 2019. Une diminution que le vice-président du centre de coordination de sauvetage de Tarifa, José Marber Romeo, justifie en affirmant que «le Maroc a pu, ces derniers mois, effectuer des opérations de sauvetage dans ses eaux territoriales» en précisant que l’Espagne a informé le royaume de «nous contacter si vous avez besoin de nous».