Un ressortissant jordanien vient d’être déféré devant le Parquet pour son implication dans l’affaire du vol de montres au palais royal. L’individu en question a été remis par Interpol à la BNPJ, qui l’a déféré devant le procureur du roi pour répondre de l’accusation de recel et vol, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du lundi 27 janvier. D’après le quotidien, le mis en cause avait connaissance de l’origine criminelle des montres de grande valeur qu’il venait d’acheter auprès de deux jeunes marocains originaires de Casablanca.
Les deux jeunes hommes en question, qui ont été arrêtés et condamnés parmi un total de 15 membres du réseau criminel impliqué dans cette affaire, avaient fait transiter les montres volées par la Turquie afin de finaliser, à Istanbul, cette transaction qui leur a rapporté plusieurs centaines de milliers de dirhams. Les montres, quatre au total, vendues au citoyen jordanien, avaient auparavant été écoulées avec le reste du lot volé chez des bijoutiers de Rabat, Salé, Casablanca et d’autres villes, avant de finir entre les mains des deux jeunes spécialisés dans le commerce de l’or.
A l’origine de cette affaire, relate le quotidien qui reprend le réquisitoire du ministère public, une femme de ménage qui travaillait dans les résidences royales et qui a pu mettre la main sur un total de 36 montres de luxe qu’elle a pu revendre, avec la complicité de son amant, à plusieurs bijoutiers. Elle a ainsi pu en écouler 14 à Salé, 11 à Casablanca et 11 autres à Fès. Elle a démarré sa petite affaire en 2013, en commençant par subtiliser deux montres de grandes valeur qu’elle s’est empressée de vendre à un bijoutier de Salé.
Bien sûr, poursuit le quotidien, pour ne pas se faire prendre, elle avait pris soin, sur conseil de l’acheteur, de séparer ces montres de leur mécanisme, dont elle s’est du reste défait. Et pour ne laisser aucune trace, elle a écoulé l’or récupéré. Après une trêve relativement longue, elle a repris son manège trois ans plus tard, en 2016, pour ne plus s’arrêter. Entre 2016 et 2019, elle a subtilisé, souligne le quotidien, pas moins de 34 montres écoulées chez les bijoutiers, antiquaires, horlogers et collectionneurs. Tout ce monde a été arrêté et condamné.
Une première partie du procès lié à cette affaire vient donc de s’achever, après deux semaines, avec une condamnation à 126 ans de prison ferme contre les 15 membres de ce réseau dont les deux accusés principaux, la femme de ménage et son amant, qui ont écopé de 30 ans. Les autres accusé, dont des bijoutiers, des antiquaires, des horlogers, des intermédiaires en tout genre, et même un policier accusé de tentative d’escroquerie, ont été condamnés à des peines allant de 4 à 30 ans de prison ferme. La deuxième partie de ce procès a démarré vendredi, jour où le ressortissant jordanien a été remis à la BNPJ par Interpol et déféré devant le Parquet.