Les services de police de Zagora devaient interpeller deux jeunes garçons, âgés respectivement de 18 et 20 ans, pour avoir bu de l’eau au souk hebdomadaire de la ville. Ils ont été déférés devant la justice qui les a condamnés à deux mois de prison avec sursis, en plus d’une amende de 500 DH chacun, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce week-end des 18 et19 juin.
Cette condamnation, précise le journal, a suscité l’ire des familles et l’indignation des associations locales des Droits de l’Homme, qui considèrent que le fait de boire de l’eau en ce jour du ramadan s’explique essentiellement par la hausse de la température dans la localité de Zagora (située aux portes du Sahara, ndlr), et non pas d’une volonté manifeste de rupture publique du jeûne.
Ce genre de poursuites est une atteinte aux libertés individuelles et il ne sert à rien de stigmatiser ces deux jeunes pour cet acte involontaire et irréfléchi, commentent les représentants d’ONG locales, cités par le journal.
D’autres observateurs rappellent, en revanche, que le Code pénal est clair là-dessus. Son article 222 punit, en effet, la "rupture publique du jeûne" pendant le mois de Ramadan d'une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison, en plus d’une amende qui peut atteindre 10.000 DH.
Cette pénalisation provient du fait que le Maroc est un pays musulman (l’islam étant religion stipule la Constitution) et, par conséquent, les Marocains de confession musulmane doivent observer le jeûne. Manger ou boire en public est donc un outrage qui ne peut être toléré.
Par ailleurs, le journal Al Akhbar rapporte, de son côté, dans son édition de ce week-end, l’histoire de ce jeune couple qui a été arrêté et déféré devant le parquet général de Marrakech.
Selon le journal, le jeune couple, visiblement alcoolisé, a été appréhendé en train de s’embrasser, mercredi matin sur une place de Marrakech. Les jeunes amoureux sont poursuivis pour outrage et rupture publique du jeûne.
D’après les sources du journal, le jeune garçon est un R’bati, alors que la jeune fille est de nationalité algérienne. Tous les deux ont été placés en garde à vue pour les besoins de l’enquête. Ils doivent comparaître en justice ce vendredi.