A la veille de ce vendredi 6 février 2015, personne, y compris Fouzi Lekjaa, n’aurait pu croire que le comité de la CAF allait sanctionner le Maroc de la sorte. Al Akhbar, daté du mardi 10 février, consacre une page entière à l’historique des sanctions à l’encontre du royaume dans différents sports. Le journal arabophone décrit le déroulement de l’affaire de la CAN 2015. En fait, les sanctions ont bien commencé lorsque Hayatou a refusé la demande du Maroc de reporter la compétition pour cause d’épidémie d’Ebola puisque la CAF a tenu une réunion le 11 novembre 2014, pour mettre en garde le Maroc et lui demander d'éviter de jouer avec les règles de l’institution africaine. Mohammed Makrouf, porte-parole de la FRMF, estime désormais qu’il était encore temps de répondre à Issa Hayatou, affirmant qu’il y avait possibilité de faire appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport en Suisse (TAS), pour que les sanctions soient seulement financières (9.5 millions de dollars). Fouzi Lekjaa, le président de la FRMF, a été mal à l’aise lorsqu’il a appris que l’équipe nationale serait suspendue pour les CAN 2017 et 2019.
Des sanctions dès 1961La chronologie débute en 1961. Cette année-là, le Maroc hérite de l’organisation des Jeux Panarabes après le désistement de dernière minute de la Tunisie. Sportivement, le royaume relève le défi haut la main en obtenant la deuxième place du tableau des médailles. Mais l’organisation est plutôt défaillante, ce que regrette Abderrahman Damardach. L’Egyptien a appelé l’Union arabe (UA) à sanctionner les organisateurs. On ne connaît toujours pas aujourd’hui le montant de la sanction, mais un communiqué de l’UA a montré la capacité du royaume à atteindre les objectifs escomptés.
Le Raja, un habitué des sanctionsLe Raja Casablanca est le club marocain le plus sanctionné par la CAF. Tout d’abord, en 2010, deux joueurs rajaouis, à savoir Mohcine Metouali et le regretté Zakaria Zerouali, ont tous deux pris des peines exemplaires après une rencontre de Ligue des Champions à Luanda face à l’Atlético Petróleos. Le premier avait pris six mois pour avoir frappé l’arbitre d’un coup de pied par derrière, le second a été suspendu 1 an pour un crachat sur l’homme en noir. Ce n’est pas tout, puisque le club a dû s’acquitter d’une amende de 5000 dollars.
Quatre ans après les incidents de Luanda, la formation de la capitale économique se retrouvait un fois encore au centre des polémiques, après une nouvelle élimination précoce en Champion’s League. Le vice-président des Aigles Verts, Mustafa Dahnane, s’était emporté en accusant les membres de la CAF de corruption sur l’affaire Camara, cet ancien joueur du COD Meknès accusé par le clan rajaoui d’avoir été aligné sans être qualifié par la CAF. Pour cela, Dahnane a été suspendu de son poste durant une année, sanction assortie d’une amende de 30.000 dollars. Il a également été privé de son poste de membre de la commission de l’attribution des CAN.
Le rugby n'est pas à l’abriLe rugby a aussi été touché par les sanctions d’une institution africaine, la Confédération Africaine de rugby. La CAR a en effet décidé d’exclure les dirigeants du rugby marocain de sa prochaine assemblée générale en 2015. Ironie du sort, le président de l’institution Africaine n’est autre qu’Abdelaziz Bougja, ancien international marocain aux 64 sélections (1973-1983). Cette décision fait suite à de nombreux accrocs entre la FRMR et la CAR. En juin 2014, la CAR avait suspendu la FRMR suite au refus du Maroc de recevoir des auditeurs mandatés par l'International rugby board (IRB), lui avait retiré l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations dames, et avait exclu les clubs marocains des qualifications pour les compétitions africaines.