L’affaire fait la Une de différents journaux marocains dans leurs éditions du 17 décembre. Certains d’entre eux ont même consacré deux articles à ce dossier suivi de près par l’opinion publique. Al Massae dans ses pages sportives révèle que «de hautes autorités sont derrière l’enquête dans le scandale du stade de Moulay Abdallah».
Football piscine
Après la séance de foot nautique imposée aux joueurs mexicains de Cruz Azul et australiens de Western Sydney pour le compte des quarts de finale du Mundialito, les critiques acerbes fusent au Maroc et à l’étranger devant le piètre «spectacle» donné par nos responsables. Le Chef du gouvernement, en colère, a reçu lundi après-midi à Rabat Mohamed Ouzzine pour discuter du scandale. Une entrevue qui aura duré 15 minutes seulement. Selon Al Ahdath Al Maghribia, qui aborde le sujet dans sa rubrique sportive, le ministre a affirmé avoir été trahi par la société qui a changé la pelouse. Ferme, Abdelilah Benkirane a assuré à Ouzzine qu’il «ne veut pas de boucs-émissaires», et une enquête qui aille aussi loin que possible.
Fermes instructionsEntre-temps, Mohamed Ouzzine a mis sur pied une commission interministérielle composée des départements de l’Intérieur, des Finances et de la Jeunesse et des Sports pour enquêter sur le sujet. Cela ne l’a pas empêché de limoger Saïd Izka, directeur du complexe Moulay Abdallah, et de retirer le droit de signature au secrétaire général de son ministère. Al Akhbar, pour sa part, ajoute que Mustapha Azeroual, directeur des Sports, a vu ses fonctions gelées en attendant la fin de l’enquête. Selon le journal, les contrats signés avec les sociétés prestataires n’ont pas été conformes au cahier de charges, en ce qui concerne la qualité de l’herbe et la superficie globale du terrain. Des sources citées par le quotidien affirment qu'Ouzzine se dédouane et que des personnes influentes seraient intervenues dans cette affaire.
Propos contradictoires
Al Akhbar estime que les propos du ministre sont contradictoires. Il avait soutenu que l’Union internationale de football avait dépêché ses experts pour fixer l’herbe, ajoutant que les organisateurs auraient dû la recouvrir pour la protéger des précipitations, avant de se rétracter. Akhbar Al Yaoum choisit de faire parler la société incriminée, Valtech, une entreprise de droit marocain fondée par un Français qui monopolise quasiment le marché des pelouses de terrains de foot et de golf au Maroc. Valtech accuse le ministre d’être responsable de la situation. La société pointe du doigt la réduction des délais de livraison et le non-respect de la période de repos de la pelouse et de ses recommandations. Suite à la dégradation de la pelouse le département a décidé de la recouvrir et de la laisser au repos pendant trois mois. L’enquête, si elle est menée loin de toute pression ou intervention, devrait délimiter les responsabilités et nommer les fautifs.