Il incarne, à lui tout seul, le sens de l'abnégation, la force physique et la grinta, cette détermination à remporter la victoire… Pas de doute: Sofyan Amrabat est le chef de file des Lions de l'Atlas, qui savent si bien cristalliser l’enthousiasme des Marocains, mais aussi de bien des peuples du continent, et de ceux des pays du monde arabe, par la belle ambition qu'ils ont d'accéder, pour la première fois, au sommet du football mondial.
Un mur infranchissableAu cours des précédents matchs, contre des superpuissances du ballon rond, Sofyan Amrabat s’est d'emblée placé comme étant un mur infranchissable. Il a, à tous moments, mis les bouchées doubles pour récupérer des ballons et apporter son soutien total à ses coéquipiers. Il a ainsi réussi à contrecarrer des icônes du football mondial: Luka Modric, Kevin de Bruyne, Alphonso Davies, Gavi et Bruno Fernandes… Aucun n’a réussi à échapper à la forteresse qu'il est.
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Très calme, mais surtout très solide défensivement, Sofyan Amrabat incarne parfaitement l’esprit des Lions de l’Atlas. Il sait concrétiser sur le terrain la philosophie de Walid Regragui, qui opte pour un jeu serré et une défense en bloc.
«Quel joueur... Il est le moteur de notre équipe», affirme l’ancien entraîneur du Wydad de Casablanca. «Sans lui, nous n’aurions jamais obtenu ce résultat. Comme je suis heureux qu’il soit là... J’ai peut-être dû le convaincre, oui. Mais ce qu’il fait ici est céleste. Nous savions qu’il pouvait le faire, mais il le fait encore mieux», explique-t-il.
Une forte enduranceEn vrai combattant, Sofyan Amrabat refuse de céder à la douleur. Début novembre dernier, il avait contracté une blessure au dos, dont les séquelles l’ont accompagnées en terre qatarie. «Amrabat a ressenti une gêne au niveau du dos, mais il fera l’impossible pour être présent. Il était à l’hôpital aujourd’hui pour subir des tests», a tweeté Achraf ben Ayad, journaliste de beIN Sports, tard dans la soirée du lundi 5 décembre 2022.
Dès le lendemain, Amrabat a pris part au match opposant les Lions de l’Atlas aux Matadors, et a été très brillant. Sur les 49 ballons touchés, il a fait 9 récupérations, 4 tacles réussis et une interception.
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Il s’agit de l’une des plus grosses performances individuelles de ce tournoi. «Je ne pouvais pas laisser tomber mes coéquipiers et mon pays», a-t-il commenté après cet exploit.
«Le Gattuso du Maroc»«Amrabat, on le connaît déjà, il joue très bien», avait déclaré Luis Enrique, entraîneur de l’équipe nationale espagnole, qui s’est dit aussi être impressionné par la prestation de Azzedine Ounahi, dont il ignorait le nom.
Fabio Capello, ancien milieu de terrain de la Squadra Azzurra, considère Sofyan comme «le Gattuso du Maroc». «Je sais que tout le monde parle de Ziyech et Hakimi, mais moi, j'ai envie de parler d'Amrabat, a-t-il expliqué au Messaggero, jeudi 8 décembre 2022.
«Il est fondamental pour l'équilibre de son équipe, en plus d'être un grand coureur: j'ai lu qu'il avait parcouru plus de 14 kilomètres lors du huitième de finale face à l'Espagne», a-t-il poursuivi.
De premiers pas aux Pays-BasNaît le 21 août 1996 à Blaricum, aux Pays-Bas, dans une famille marocaine originaire de Ben Tayeb (province de Drouich, dans l'Oriental) et cadet de quatre garçons, dont Nordin, lui aussi footballeur professionnel, Sofyan Amrabat a fait ses débuts professionnels en 2014, avec FC Utrecht.
Alors qu’il n’avait que 18 ans, Sofyan Amrabat impressionnait déjà son entourage, tout particulièrement par sa persévérance. «Quand il a débuté avec les U19 d’Utrecht, il pensait qu’il était une star et qu'il méritait toujours de figurer dans le onze type. Au début, j’ai donc décidé de le mettre sur le banc. Le truc, c’est qu’il ne s’est pas plaint. Il a décidé de travailler, pour encore s’améliorer», avait déclaré Robin Pronk, son formateur au club néerlandais.
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Deux ans après avoir intégré l’équipe première, Sofyan Amrabat a atteint la finale de la Coupe des Pays-Bas, et a été élu meilleur talent de l’équipe.
En 2017, il s’est engagé avec Feyenoord Rotterdam, une grande écurie du football néerlandais, pour jouer aux côtés d’un autre marocain, Karim El Ahmadi. Avec sa nouvelle équipe, Sofyan Amrabat a remporté la Supercoupe des Pays-Bas et la Coupe des Pays-Bas en 2018. Transféré par la suite au Club de Bruges, l'équipe dont il fait partie remporte le championnat en 2020.
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Sofyan Amrabat s’est aussi fait appeler pour la première fois en sélection marocaine par Hervé Renard, qui l'a titularisé lors d’un match amical contre la Tunisie en mars 2017. Il a aussi pris part à la Coupe du Monde en Russie, en 2018, sous l’ère de Vahid Halilhodzic.
Un dur à cuire en ItalieSofyan Amrabat quitte ensuite les Pays-Bas et rejoint Hellas Vérone (sous forme de prêt) et porte le maillot numéro 34 en hommage à Abdelhak Nouri, l’ancien espoir de l’Ajax Amsterdam, victime d’une crise cardiaque en 2017 qui a mis fin à sa carrière footballistique.
Son entraîneur, Ivan Jurić, a tout le temps eu l’estime de son milieu de terrain qui, selon les propos du Croate, appartient à cette catégorie de joueurs «prêts à crever sur le terrain».
Sofyan Amrabat défend les couleurs de la Fiorentina depuis 2020, avec lesquels il marque de son empreinte des prestations de haute qualité. Mais après sa prestation remarquable avec les Lions de l’Atlas en terre qatarie, Sofyan tape à l’œil de plusieurs écuries, notamment Liverpool de Jürgen Klopp, qui aimerait bien mettre la main sur l’une des grandes révélations de cette Coupe du monde.
