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C’est au sein de l’Académie des arts traditionnels de Casablanca, créée en 2012 à l’initiative du roi Mohammed VI, que sont restaurés les zelliges qui composent les fresques intérieures et extérieures de la mosquée Hassan II. C’est un véritable travail d’orfèvre, qui nécessite un sens pointu de l’observation, que réalisent les maâlems chargés de repérer les pièces de zelliges endommagées de la mosquée inaugurée en 1993, pour les remplacer par des pièces identiques, réalisées au sein de leur atelier à l’académie. Mais au-delà de la précision de leur art, tous sont reliés par la passion qui les anime dans leur savoir-faire et l’amour inconditionnel qu’ils vouent à l’édifice religieux qui fait l’identité de Casablanca.

Sur les murs de l’Académie des arts traditionnels de Casablanca, plus de 700 panneaux de zellige sont exposés comme dans un musée. Ce sont les précieuses archives de feu Moulay Hafid, grand maître artisan de zellige, qui a conçu les fresques qui ornent la mosquée Hassan II de Casablanca ainsi que celles de certains palais royaux et de bon nombre d’édifices à travers le Royaume et en dehors des frontières. Son héritage est précieusement conservé et témoigne de la richesse de la créativité de ce savoir-faire ancestral.

Les fresques de zellige sont de véritables prouesses géométriques. Elles se composent d’une multitude de pièces finement taillées, qui chacune possède un nom bien précis et occupe une place déterminée. À l’Académie des arts traditionnels de Casablanca, les zelliges sont catalogués comme le seraient des livres dans une immense bibliothèque. Un précieux savoir-faire ancestral qui se perpétue encore et toujours depuis 12 siècles.

Saviez-vous que l’une des principales caractéristiques du zellige est qu’il ne peut être réalisé qu’à partir de l’argile de Fès? Au sein de l’atelier céramique de l’Académie des arts traditionnels de Casablanca, on étudie les propriétés de cet argile à nul autre pareil pour mieux en maîtriser le savoir-faire.

L’art du zellige est l’un des savoir-faire les plus emblématiques du patrimoine culturel marocain. À l’académie des arts traditionnels de Casablanca, on enseigne les rudiments de ses techniques au cours d’une formation de trois ans. Une précieuse initiation qui constitue une première étape dans un apprentissage qui peut durer toute une vie. Car, pour maîtriser cet art, il faut faire preuve d’humilité, pour accepter d’apprendre sans cesse des autres, et de générosité, pour transmettre le précieux trésor de ce savoir-faire et ainsi passer le flambeau.

Conscient du fait que la fabrication du zellige ailleurs qu’au Maroc est une mission clairement impossible, le régime algérien tente, coûte que coûte, de revendiquer la paternité d’un art dont il ne détient ni le savoir-faire ni la matière première, en l’occurrence l’argile extraite des montagnes de Fès. Dernière trouvaille de Saïd Chengriha: monter un dossier démontrant cette fois-ci l’algérianité de la ville de Fès. Pathétique.

Sous le feu nourri des critiques, notamment du Parlement européen, quant à l’affaire Boualem Sansal dont ils n’arrivent pas à se dépêtrer, les caporaux semblent ailleurs. C’est surtout le zellige (fassi, hein?) qui les obsède actuellement. Le logo de la CAN 2025, fièrement orné de motifs de cet art ancestral made in Morocco, empêche désormais toute tentative de se l’accaparer. Le régime a beau ruminer, l’affaire, une de plus, est définitivement perdue. Il lui reste, néanmoins, du carrelage à colorier.

Le logo officiel de la Coupe d’Afrique des nations 2025, qui se tiendra au Maroc, met à l’honneur le zellige fassi, un patrimoine ancestral du Royaume. Il n’en fallait pas plus pour que des commentateurs sportifs et autres «influenceurs» de «l’autre monde», qui confondent allègrement zellige et carrelage, se lâchent contre la marocanité de cet art millénaire. Il suffit pourtant de se rendre dans la capitale spirituelle du Royaume pour replonger avec les artisans de Fès dans la ferveur et l’authenticité d’un art dont même la base, l’argile, issue exclusivement de nos terres, respire la tamghrabite. Reportage.

À Fès, l’art du zellige, cette mosaïque de terre cuite émaillée, perdure grâce à la passion et au savoir-faire d’artisans virtuoses. Deux créateurs, gardiens de cette tradition millénaire, partagent avec Le360 leur fierté et leur dévouement à cet héritage culturel purement marocain. Témoignages.