Pour commencer, on va faire semblant de rester un peu dans le foot, c’est le sujet qui tue et ramène le plein de clics. Vous avez quelque chose à dire? Enrobez-le dans le foot et tout ira pour le mieux. On vous lira inchallah.
Mais oublions le ballon, si vous voulez bien, intéressons-nous plutôt à sa sociologie, c’est-à-dire à ce qu’il dit de nous.
Vous voulez comprendre un peuple, une communauté, ou simplement la personne qui est en face de vous? Regardez-la, le soir d’une défaite. Ecoutez sa réaction, son analyse, ses justifications, ses gesticulations.
La défaite, c’est comme le rendez-vous manqué. Ce n’est jamais de votre faute. C’est à cause du train arrivé en retard, de la circulation impossible et de «ces Marocains qui ne savent pas conduire», de la pluie ou de la chaleur, de vos gosses ou de votre vieille mère malade, de votre réveil qui n’a pas sonné ou de votre téléphone qui a trop sonné.
Et pourquoi pas de la foudre qui vous est tombée sur la tête ou des chaînes invisibles qui vous ont cloué au lit!
Dans le meilleur des cas, c’est «Allah ghaleb», ce qui est un aveu d’impuissance. Traduisez: je n’y suis pour rien, je n’en sais rien, c'est comme ça, n'en parlons plus!
Tous ces alibis sont mignons, mais ils peuvent être balayés du revers de la main. Ils ne valent rien.
La mort, à dieu ne plaise, est la seule force majeure. Aucun autre cas n’est excusable. Si vous arrivez en retard, c’est de votre faute. Parce que vous n’aviez qu’à anticiper sur tout le reste, point à la ligne.
Mais la défaite, ce n’est pas seulement les rendez-vous manqués et qui sont toujours la faute des autres. La défaite c’est aussi quand, lors d’un échange ou d’une discussion, vos arguments tombent soudain à l’eau. Quand vous avez faux sur toute la ligne. C'est votre défaite et vous refusez de l'admettre. Walou, impossible, rien à faire.
Vous vous trompez sur un nom, une date, une citation, une information quelconque. Et vous n’assumez pas cette défaite-là. Vous ne l’acceptez pas. La faute à trop d'orgueil, de testostérone. C’est injuste, c’est insupportable. Alors vous objectez, vous remuez ciel et terre, vous vous acharnez. Et vous vous enfoncez.
Non, je n’ai jamais dit ci, vous m’avez mal compris, ce n'est pas ce que je voulais dire, oui mais, non mais…
Si vous êtes ce genre de personnes, alors vous savez très bien que le Maroc a perdu sa demi-finale à cause de l’arbitre, de la VAR, des pénaltys et des fautes non sifflés, de la FIFA, de Hamdallah, des absents et des blessés, du jour de récupération en moins, de la malchance, etc. Bref, c’est la faute aux autres.
Qui peut prétendre le contraire?
Belle et heureuse fin d’année à toutes et à tous, pleine de victoires dans le foot et surtout ailleurs.