L’Algérie (45.555.412 millions d’habitants en 2022), est un pays jeune qui compte plus de 500.000 naissances par an, dont 54% de la population est âgée de moins de 30 ans, mais dont la politique est pourtant ancrée sur deux obsessions d’un autre temps. Peut-être parce que le pays est gouverné par des vieillards dont le logiciel intellectuel semble s’être bloqué dans les années 1970.
En effet, les trois gérontes qui gèrent le «Système» s’approchent tous les trois du terme de leur «horloge biologique». Le président Tebboune et le général Chengriha, chef d’état-major vont tous deux avoir 80 ans, quant à Salah Goujil, le président du Sénat, l’homme qui devrait assumer la période transitoire en cas de disparition du président Tebboune, il est né en 1931.
Ancrant leur «légitimité» sur une histoire idéologique fabriquée, ces vieillards paraissent ne pas avoir vu que le monde a changé depuis leur jeunesse et les années de lutte pour l’indépendance, il y a trois quarts de siècle de cela. Alors que l’Algérie se débat dans une terrible crise morale, sociale, économique et politique, leur politique semble en effet toujours reposer sur des paramètres et des paradigmes obsolètes datant d’un autre temps. Et sur deux obsessions quasi-existentielles qui sont la haine de la France et leur jalousie vis-à-vis du Maroc.
La première est régulièrement rappelée à travers des exigences de réparations sonnantes et trébuchantes relayées par les héritiers des «porteurs de valises» et par les stipendiés médiatiques français.
La seconde accule les dirigeants algériens à la cécité historique et politique. Les maîtres du «Système» algérien refusent ainsi de reconnaître que la colonisation amputa territorialement le Maroc, Etat millénaire, au profit d’une Algérie directement passée de la colonisation turque à la colonisation française et dont, jusqu’à son nom, lui fut donné par le colonisateur honni. N’est-ce pas, en effet, le général Schneider, Ministre de la Guerre qui, le 14 octobre 1839 décida que le nom d’Algérie remplacerait désormais officiellement l’appellation turque de Gezayir-i Garp?
Les dirigeants algériens refusent également d’admettre qu’au moment des indépendances, et comme je l’ai montré dans de précédentes chroniques, il fut insolitement demandé au Maroc d’entériner ces amputations en acceptant le rattachement à l’Algérie de territoires historiquement marocains comme le sont le Touat, la Saoura, le Tidikelt, le Gourara, ainsi que la région de Tindouf.
Enfin, pour le «Système» algérien, il est insupportable de devoir constater que leur pays est comme «enfermé» et même «enclavé» dans la Méditerranée, alors que le Maroc dispose d’une immense façade maritime océanique partant de Tanger au nord et s’étendant jusqu’à la frontière avec la Mauritanie au sud, ouvrant de ce fait le royaume à la fois sur le «grand large» atlantique, sur l’Afrique de l’Ouest, et sur un riche plateau continental.
Voilà pourquoi l’Algérie mène une politique anti-marocaine quasi-obsessionnelle et qui menace la paix régionale tout en bloquant toute vision de développement du «grand Maghreb». Un combat pourtant perdu avec le délitement du dernier carré résiduel des 24 Etats reconnaissant encore la «RASD» (République arabe sahraouie démocratique)… Soit 24 Etats sur les 193 Etats membres que compte l’ONU, soit 88% qui ne reconnaissant pas ce fantôme politique totalement porté par l’Algérie au nom d’une idéologie révolutionnaire, datant d’avant l’effondrement de l’URSS.