Le socialiste et catholique portugais Antonio Guterres a été nommé à la tête des Nations Unies. Il succède au blême Ban Ki-moon, qui n’a réussi à éviter aucun grand conflit dans le monde et surtout qui n’a pas eu le courage de s’opposer aux faits accomplis de l’Etat d’Israël et encore moins à l’appétit morbide du couple criminel Poutine-Bachar en Syrie. Il ne laissera pas de traces, ni bonnes ni mauvaises.
Souhaitons à M. Guterres beaucoup de courage et d’énergie. Car il prend les rennes d’un «machin», une chose lourde, bavarde, hyper bureaucratique et qui, à cause de son obésité et de ses artères bouchées, a de plus en plus de mal à bouger. C’est une bien vieille chose que certains Etats ont abîmée, maltraitée et vidée de son sens, du moins celui des valeurs qu’elle s’était donnée et qu’elle aurait dû mieux répandre et protéger.
M. Guterres, vous êtes méditerranéen, sympathique, ayant pas mal travaillé dans le secteur très sensible des réfugiés et vous savez qu’à vouloir prendre l’avis de chacun on finit par ne prendre aucune décision du moins une décision marquante, forte, concrète et utile pour les peuples.
Vous allez hériter du problème syrien. Je doute que d’ici janvier, moment de votre prise de pouvoir, cette sale guerre que mènent deux dictateurs au peuple syrien, sera réglée. Et comment arriver à un règlement quand vous avez en face de vous un Poutine, champion du cynisme et un Bachar rompu au meurtre massif que son père lui avait appris comme on apprenait à jouer avec les fourmis? Là, ce ne sera pas de votre faute si Bachar est toujours là en train de bombarder la population civile. Il peut poursuivre son boulot puisque personne ne l’en empêche. Il est protégé par le Poutine des jours fastes qui fait tourner en bourrique Obama et ses chefs militaires. Il cherche à liquider le peuple syrien avant la probable élection de Hilary Clinton qui était pour une riposte forte en août 2013, quand Bachar a utilisé des armes chimiques.
Vous aurez à tenter d’amener Israël à la table des négociations avec les Palestiniens. Là, vous aurez avec vous la France, qui, tout en assurant le gouvernement de Nétanyahu de son soutien, essaie d’organiser une réunion à Paris autour de la paix. Il va falloir vous procurer quelques potions magiques pour vous faire entendre des Israéliens qui n’ont jamais respecté les résolutions des Nations Unies depuis juin 1967.
On raconte l’histoire d’un rabbin qui ne supportait plus la méchanceté et la laideur de sa femme et va voir un grand magicien. Dès qu’il l’a vu, il eut pitié de lui et lui dit : je vais faire un gros effort pour vous soulager. Le rabbin lui dit : rendre ma femme très belle et gentille. La connaissant, le magicien lui dit: oublie, c’est impossible. Quel est ton deuxième vœu: la paix entre Juifs et Arabes. Le magicien pousse un grand soupir, réfléchit puis dit: quel était votre premier vœu?
Si même les grands magiciens avouent ne plus faire des miracles, ce n’est pas l’instance des Nations Unies qui y parviendra.
En revanche, il y a un petit conflit, quelque chose d’artificiel, créé par un pays miné par la jalousie et l’ingratitude, un conflit qui dure depuis quarante ans, vous pouvez lui trouver assez rapidement une solution. Il s’agit du Sahara marocain. Chaque fois que le Maroc a fait des propositions sérieuses, l’Algérie a tout fait pour torpiller ce plan. Les peuples marocain et algérien ont beaucoup de choses en commun. On les empêche de se rencontrer et de mieux se connaître. Pendant ce temps là, l’Algérie dépense un argent fou pour maintenir la fiction d’un Etat qui n’a aucune légitimité et fait des camps de Tindouf la vitrine de son «amour pour les peuples» alors qu’elle ne fait presque rien pour le peuple palestinien qui lui, n’arrive pas à récupérer ses territoires occupés officiellement par Israël.
Ouvrez ce dossier en ayant à l’esprit l’idée que certains Etats sont comme des personnes. Si dans le passé on les a aidés, on les a protégés, si on leur a rendu service, vous êtes certain qu’un jour ils vous planteront un poignard dans le dos.
Le Maroc comme l’Algérie perdent beaucoup d’argent en armement, beaucoup d’énergie et de temps dans cette affaire qui est d’une grande simplicité. Il suffit de relire les livres d’histoire et de revoir les décisions de la cour de justice de La Haye. Tout le reste n’est que démagogie et mauvaise foi.
M. Guterres, une fois ce conflit réglé, vous aurez tout le temps pour vous occuper d’autres guerres, car l’humanité aime voir le sang versé, aime propager la haine et la folie. Ceux qui protestent sont des faibles, des gens qui croient à la culture, à l’art, aux valeurs spirituelles, à l’amour et à l’amitié. Ils ne sont pas très nombreux ou bien n’arrivent pas aux commandes. Vous avez la lourde charge d’être bientôt à la commande d’un bateau à la dérive. Vous saurez le sauver et nous sauver en même temps. Comme vous avez l’habitude de dire «Je ne suis ni pessimiste ni optimiste mais déterminé» (Journal Le Temps), nous vous faisons confiance.
