C’est un exemple à méditer, un excellent exemple pour notre jeunesse qui veut réussir.
Ces derniers jours, à Marrakech, j’ai eu le bonheur de marcher sous la pluie. J’étais heureux malgré le match contrariant de la demi-finale, malgré tant d’espoir déçu, arrêté net par un arbitrage qui n’était pas honnête. Mais c’est du sport. Il faut être fair-play et continuer.
Sous la pluie, les idées sont généreuses et bonnes. Je marchais tout en constatant à quel point les trottoirs de cette ville, vouée à un grand arrivage de touristes, sont sales, pleins de trous et parfois d’immondices. Cela m’a rappelé les rues de Paris, de plus en plus sales, livrées aux rats et à l’incompétence de Mme Hidalgo.
Les gens préfèrent toutefois regarder le ciel et pour une fois se réjouir de voir ses nuages lourds nous apporter la pluie tant attendue.
Je repensais à la manière dont les médias occidentaux ont, durant plusieurs jours évoqué le Maroc, son Souverain, sa force et ses faiblesses. Cette fois-ci nous avons gagné un regard presque juste et même sympathique. Evidemment certains ont parlé à tort et à travers de la situation sociale, d’autres ont surtout fait remarquer que ce pays est en train d’émerger sur le plan économique, industriel et même culturel.
Le fait qu’une petite équipe, menée par un sélectionneur inconnu hors du Maroc, ait pu battre des équipes aussi fameuses que la Belgique, l’Espagne et le Portugal a impressionné le monde entier.
Je marchais sous la pluie et je pensais à l’avenir des Lions de l’Atlas. Ils ont prouvé un fait simple: le travail, la rigueur et l’exigence, la persévérance et la volonté aboutissent souvent non à la victoire suprême, mais au moins au seuil de celle-ci.
C’est un exemple à méditer, un excellent exemple pour notre jeunesse qui veut réussir, et pas uniquement dans le sport.
La notion du sérieux qui nous manquait semble revenir et séduire ceux qui ont une passion à satisfaire.
Le travail bâclé, l’argent facile, la paresse et l’absence d’exigence font des trous dans la dignité de l’être.
Nous ne pouvons pas avancer, réaliser de belles choses, être à la hauteur des enjeux du moment, un moment difficile, que si nous acceptons de changer nos vieilles habitudes et nous inspirer de l’exemple remarquable des Lions de L’Atlas.
Je marchais sous la pluie dans les rues de Marrakech et j’étais heureux d’apprendre que les réservations d’hôtels pour les fêtes de fin d’année sont très nombreuses. Un hôtelier m’a dit: «c’est comme avant, c’est même mieux qu’avant», puis il a ajouté: «l’effet du Mondial».
Nous verrons plus tard les apports de cet effet. C’est à nous de l’exploiter en devenant plus performants, chacun dans son domaine.
Il reste évidemment le travail de la municipalité, qui doit faire un tour dans la ville et réparer les nombreux trous dans les trottoirs. Pourtant c’est facile. Ce n’est pas une question de moyens, mais de volonté. Je ne connais pas l’équipe municipale, mais ses membres devraient faire un tour et constater l’état des lieux. Elle pourrait exiger des commerçants de nettoyer devant leur devanture et de respecter l’hygiène.
Il pleut sur Marrakech et je regarde ces arbres, ces palmiers qui avaient tant besoin d’eau. Ils la boivent et la gardent précieusement dans leurs racines en cas de sécheresse. Les arbres sont plus prévoyants que les hommes. Au moment où j’écris ces lignes, un rayon de soleil est arrivé, échappé d’un ciel où les nuages se sont dispersés. Je retrouve la ville où j’aime passer l’hiver.
Le match de consolation contre la Croatie a été le match de trop. Les Lions ont fait ce qu’ils pouvaient, mais on voyait qu’ils étaient fatigués. Leur défense a été faible et les Croates en ont profité. Normal. N’empêche que ces Lions ont écrit une belle page de l’histoire du sport. Notre pays se doit de maintenir ce niveau d’excellence et de rester persévérant.