Nul doute que le discours prononcé par le Roi Mohammed VI à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la nouvelle législature a produit un fort impact sur le gouvernement et les élus de la Nation. Par son contenu et l’appel adressé au gouvernement et aux parlementaires à faire «preuve d’esprit d’initiative et d’engagement responsable» pour consolider les acquis, terminer ce qui est en cours et gérer de la meilleure manière les chantiers à venir.
Commençons par l’acquis. Le Maroc organise à échéances régulières, et le fait bien, les élections locales et nationales. Elections qui connaissent un taux de participation important et aboutissent souvent à une alternance des partis politiques auxquels le Souverain accorde un intérêt égal. Précision importante, car elle met fin à toute tentative d’invoquer une proximité factice avec l’un d’eux. Le Maroc consolide ses choix démocratiques.
Le succès de la lutte contre l’épidémie Covid-19, le sauvetage de secteurs économiques et catégories sociales fragilisées par la crise sont à considérer parmi les acquis. Deux chantiers qui sont appelés à être consolidés et à entretenir.
Une série de mesures prises sous l’impulsion royale ont fait que l’économie nationale connaît une embellie remarquable, malgré une situation mondiale morose. La croissance nationale va atteindre les 5.5% en 2021, la croissance agricole 17%, les produits manufacturés (automobile, textile, filières électroniques et électriques) connaissent une hausse de leurs exportations. Les investissements étrangers reprennent (+16%), les transferts des MRE ont connu une croissance remarquable (+46%), nos réserves de change couvrent 7 mois d’importation. Tout observateur économique vous dira que la plupart des voyants économiques sont au vert, le prochain gouvernement est appelé à poursuivre la relance économique.
Les chantiers en cours sont multiples et revêtent un grand intérêt, il faut les terminer de la meilleure des manières: la protection sociale, la réforme fiscale.
Les chantiers à venir sont de nature à assurer au Maroc une maîtrise accrue de sa souveraineté et son devenir.
Pour se préserver des aléas qui l’entourent, le Maroc compte se doter de réserves stratégiques essentiellement sanitaires, énergétiques et alimentaires susceptibles de le rendre autonome pour une certaine durée. Ce qui se passe autour de nous, ne peut qu’inciter à saluer cette initiative.
Le Nouveau Modèle de Développement, feuille de route de l’exécutif pour les années à venir, doit faire l’objet d’une lecture appropriée. Il ne s’agit pas d’une série de mesures à mettre en application, mais plutôt d’un cadre général qui laisse toute sa place aux propositions du gouvernement et des parlementaires, en termes de projets et de réformes, le modèle étant vecteur de créativité.
Une créativité qui est demandée aussi pour trouver les ressources, notamment financières, en vue de réaliser les projets initiés.
Des projets qui feront l’objet d’un accompagnement, d’une coordination stratégique et d’une évaluation de la part d’un Haut Commissariat au Plan appelé à connaître une révision de sa structure et de ses missions.
D’autres chantiers vont être lancés et non des moindres: la mise à niveau du système de santé, réforme des entreprises et établissements publics.
Le Maroc bouge, il est passé à la vitesse supérieure.