La Damnée, premier long-métrage du réalisateur français d’origine marocaine Abel Danan, sortira en salles le 30 octobre. Ce huis clos plonge dans les méandres de l’esprit humain en explorant les thèmes de l’isolement et de la santé mentale à travers les légendes traditionnelles marocaines.
«Impossible pour moi de ne pas parler du Maroc, le pays de mes parents, où j’ai grandi. Ce terreau riche en histoires effrayantes a toujours été une source d’inspiration. Ma grand-mère me racontait des légendes de sorcières, de djinns, des récits effrayants de son village du Souss-Massa-Draâ, qui nourrissent encore aujourd’hui mon imaginaire», témoigne le cinéaste. Il dit offrir une représentation inédite et nuancée de la sorcière marocaine, loin des clichés européens.
Danan puise également son inspiration dans la peinture: «Chez mes grands-parents, il y avait beaucoup de tableaux représentant des villages, des personnes, qui m’ont beaucoup marqué et que j’ai essayé de recréer à l’identique dans le film. J’ai aussi été inspiré par les peintures de Goya, dont «Le Sabbat des sorcières», qui est sans doute le tableau qui m’a le plus influencé en termes de couleurs et de textures. J’ai montré ces peintures à mon chef opérateur et au reste de l’équipe en leur disant que je voulais qu’on ressente les mêmes peurs, les mêmes horreurs, les mêmes matières», confie le cinéaste au média français Popcornpixel.
Le pitch? Yara, une jeune Marocaine de 25 ans vivant à Paris, souffre d’agoraphobie en raison de traumatismes familiaux. Cloîtrée chez elle depuis des mois, sa vie bascule lorsqu’une mystérieuse apparition vient réveiller ses pires cauchemars, la plongeant dans une spirale de folie et de terreur.
L’actrice franco-marocaine Lina El Arabi incarne Yara. Reconnue pour ses performances poignantes dans des films tels que Noces de Stephan Streker, qui lui a valu le Valois de la Meilleure actrice au festival d’Angoulême, et Mon Ange, pour lequel elle a reçu un Globe de Cristal, elle a également joué dans des séries de renom comme Philharmonia et Family Business sur Netflix.
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Abel Danan révèle qu’il a toujours voulu écrire des films de genre fantastique ou d’horreur, mais toujours dans un registre onirique. «Quand j’ai commencé à écrire, je me suis tout de suite dit: ‘‘Il faut faire réagir’'. Et le projet d’un film fantastique en long-métrage est devenu une évidence».
Avec La Damnée, Abel Danan propose une œuvre singulière, ancrée dans son double héritage, où le fantastique et l’intime se mêlent. Un film qui promet de marquer les esprits, tant par son esthétique soignée que par sa profondeur émotionnelle.