Lancée le 30 septembre, l’exposition «Foum Zguid – du Sel au Fil» a sonné le début de la rentrée culturelle et artistique à Marrakech. Riche en couleurs, en formes et en matières, cette exposition qui consacre les femmes artistes du Sud marocain n’a pas manqué de toucher les Marrakchi, pour qui cette exposition qui court jusqu’au 10 janvier 2021 est véritablement un signe d’espoir et de retour à une vie normale.
Organisée par la Fondation nationale des Musées (FNM), cette exposition qui a pu avoir lieu grâce au prêt de Lucien Viola, collectionneur qui a bien voulu partager avec le public marocain sa passion, réinsuffle en effet un vent de dynamisme et de culture à Marrakech, ville durement atteinte par la crise sanitaire, et réaffirme l’importance de la culture et de l’art pour les citoyens durant cette période de pandémie.
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Confluences africaines«Ce travail brodé est originaire d’un village berbère du sud du Maroc. C’est l’œuvre de femmes subsahariennes qui se sont installées au Maroc depuis plus d’un siècle», explique pour Le360 Mehdi Qotbi qui a tenu à faire d’une pierre deux coups en mettant la création féminine en avant et en rendant hommage une fois encore aux confluences africaines, berbères et juives du Maroc.
«Le parcours se déroule avec les plus beaux quinaâ [tissus brodés portés sur un vêtement], qui sont incontestablement ceux qui ont été brodés dans les villages de la tribu arabe des Oulad Hlal», décrit la FNM dans un communiqué, soulignant que «les pièces les moins décorées sont portées quotidiennement, alors que les plus élaborées et les plus chargées sont réservées pour le mariage des femmes qui les ont brodées, et aussi à l’occasion d’autres cérémonies».
«L’exposition est d’une extraordinaire beauté», clame Mehdi Qotbi. S’agissant de ces œuvres brodées et colorées, le président de la FNM souligne admiratif leur modernité. «On a parfois l’impression de contempler des œuvres de Cherkaoui», alors même que ce travail de broderie est antérieur. Et de l'avis de Lucien Viola, « le vrai mérite de cette exposition revient au génie des femmes arabes et berbères, tisserandes, brodeuses et coloristes qui ont réussi à greffer sur les tissages leurs aventures, leur savoir-faire artistique et toute leur magie ».
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Une bonne nouvelle en cache une autreL’inauguration de cette exposition a pu compter sur la présence d’invités de marque, notamment celle du ministre de la Culture, de la jeunesse et des ports, Othman El Ferdaous, qui a vu dans cet évènement «une opportunité pour réaffirmer que ce qui a été abimé par la pandémie peut être traité avec la culture».
Celui-ci a par ailleurs saisi l'occasion de cette exposition qui tient lieu de «message d’optimisme et de confiance en l’avenir» pour initier une future collaboration de taille, annoncée au 360 en exclusivité par Mehdi Qotbi.
«Le ministre de la Culture a suggéré à la FNM et à Madison Cox (président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, Paris, et de la Fondation Jardin Majorelle, Marrakech) de s’unir pour la culture en élaborant un pass commun entre le musée Yves Saint Laurent et les musées de la FNM à Marrakech», annonce ainsi Mehdi Qotbi.
Une suggestion qui tombe à point nommé et qui ne manquera pas de créer de belles synergies entre ces hauts lieux de la culture marrakchie.
Etaient également présents à l’occasion de cette inauguration le wali de la région Marrakech-Safi et gouverneur de la préfecture de Marrakech, Karim Kassi-Lahlou, qui apporte «un appui précieux» à la Fondation nationale des Musées tient à rappeler, reconnaissant, Mehdi Qotbi; Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain et directeur des collections; Mohamed Larbi Belkaid, président du Conseil communal de la ville; Azouz Boujamid, directeur régional de la Culture, et enfin le consul général de France à Marrakech, Philippe Casenave.