Oscar du Meilleur acteur en 2005 pour son rôle dans «A History of violence», de David Cronenberg, mais surtout connu du grand public pour celui d’Aragorn dans la trilogie du «Seigneur des anneaux», de Peter Jackson, Viggo Mortensen était parmi les invités de prestige de cette 20ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM). Acteur principal dans «Eureka», de Lissandro Alonso, présenté dans la section «11ème continent» du festival, il faisait également partie des personnalités au centre d’une session des échanges devant le public intitulés «Conversation avec…».
Dans cet entretien avec Le360, celui qui mène aussi des carrières parallèles de réalisateur et scénariste, de musicien, de photographe et de peintre donne son appréciation du Festival marrakchi, parle de son travail d’acteur et de réalisateur, et évoque également la bonne santé du cinéma danois.
Ce n’est pas votre première fois au Festival de Marrakech. Quelle est votre appréciation de cette 20ème édition?
Je n’ai pas réellement une vision globale du Festival. J’ai assisté à trois éditions seulement, donc je ne peux pas réellement vous donner un avis totalement objectif. Lors de cette 20ème édition, j’ai présenté le film «Eureka», de Lisandro Alonso, le public s’est montré très réceptif. Il y a eu ensuite un débat ouvert et une belle conversation avec les spectateurs. J’en suis vraiment ravi.
Hier, un hommage a été rendu à Faouzi Bensaïdi, qui est considéré comme l’un des plus grands réalisateurs marocains. Connaissez-vous son cinéma?
Je le connais un peu. Mais à vrai dire, j’ai vu très peu de films marocains. Je connais plutôt les vieux films, dont ceux de Souhaïl Benbarka, ou encore des films de Nabil Ayouch. Malheureusement, je n’ai pas pu pu assister à la projection du film de Faouzi Bensaïdi, car je devais assurer au même moment la présentation d’«Eureka». Mais je le verrai.
Déjà oscarisé, vous avez travaillé avec les plus grands réalisateurs dans le monde entier. Quel est celui avec qui vous aimeriez collaborer?
Il y a toujours de bons réalisateurs et de bonnes réalisatrices. Mais vous savez, ce qui importe le plus pour moi, c’est le scénario, l’histoire. Si j’ai en plus la chance d’être dirigé par un bon cinéaste, c’est encore mieux. Et oui, j’ai eu de la chance de collaborer avec plusieurs réalisateurs très talentueux.
Justement que pensez-vous des scénarios qui sont proposés aujourd’hui?
Vous savez, la plupart des scénarios sont mauvais. Mais cela a toujours été le cas. Si on a la chance de participer à un projet intéressant, original, on ne peut qu’être heureux. Si j’ai le temps, et surtout si je peux attendre le bon scénario, c’est toujours mieux. Mais parfois, nous sommes obligés d’accepter des scénarios qui ne sont pas vraiment fameux.
Est-ce pour cette raison que vous avez décidé de vous lancer dans la réalisation, pour raconter vos propres histoires?
Peut-être. Mais je voulais réaliser des films depuis longtemps et j’ai eu la chance de le faire à deux reprises. En ce moment, je suis en train de préparer mon troisième film. Ce travail me réjouit. J’étais comédien et avant, j’étais photographe, mais j’écrivais avant de me lancer dans le métier d’acteur de cinéma. J’ai toujours trouvé intéressants le travail collaboratif et le fait de porter un scénario à l’écran. Le travail d’équipe me tient particulièrement à cœur.
Lire aussi : FIFM 2023: théâtre, poésie et émotion lors de l’hommage à Faouzi Bensaïdi
Au Maroc, on vous connaît surtout à travers le personnage d’Aragorn dans «Le Seigneur des anneaux». Avec du recul que pensez-vous de votre performance dans cette trilogie?
Dans tous les films, mon devoir est d’aider le réalisateur à apporter sa vision du projet, de porter l’histoire à l’écran. Ma mission est de venir préparé, d’écouter, d’observer et de faire attention au réalisateur, aux comédiens et à l’ensemble de l’écosystème du film. C’est la même chose, que ce soit un énorme projet de studio comme «Le Seigneur des anneaux», ou pour un film comme celui que nous présentons ici, au Festival de Marrakech.
Votre compatriote Mads Mikkelsen a reçu un hommage durant 20ème édition du FIFM. Le cinéma danois a désormais une visibilité internationale, et nombre d’acteurs danois sont arrivés à percer à à Hollywood. Qu’est-ce qui fait, selon vous, leur particularité?
Ce ne sont pas seulement les acteurs ou les comédiens qui percent. Le Danemark c’est un petit pays, comptant une population de 6 millions de personnes. Mais il a une longue histoire de cinéma, de télévision et dans la formation des acteurs de théâtre. Et c’est quelque chose de formidable. D’ailleurs, j’ai réalisé mes deux films avec un directeur de la photographie danois. Le mixage du son et le montage ont également été assurés par des Danois. C’est dire s’il y a plusieurs de professionnels du cinéma talentueux au Danemark.