«Immanquable», «inclassable»: «Déserts» de Faouzi Bensaïdi encensé par la critique en France

Une scène de «Déserts», le nouveau film de Faouzi Bensaïdi.

A peine projeté dans les salles de cinéma françaises, le dernier film de Faouzi Bensaïdi, «Déserts», est encensé par la critique. Le long métrage, dont la sortie au Maroc est très attendue, est même classé parmi les immanquables de la rentrée cinématographique dans l’Hexagone.

Le 25/09/2023 à 12h37

Sorti le 20 septembre dans plus de 30 salles de cinéma en France, «Déserts» a déjà toutes les faveurs des médias de l’Hexagone. Le sixième long-métrage du cinéaste marocain Faouzi Bensaïdi, présenté à la Quinzaine des cinéastes du dernier Festival de Cannes, plaît, c’est le moins qu’on puisse dire. Si le public et les critiques marocains attendent encore l’arrivée du film dans les salles du Royaume, ils peuvent déjà être assurés de passer un excellent moment de cinéma.

L’hebdomadaire Marianne a titré: «“Déserts”, de Faouzi Bensaïdi, en salles: un film pour l’amour du Maroc». L’auteur de l’article classe le film parmi les immanquables de la rentrée: «Dans l’inclassable “Déserts”, la caméra de Faouzi Bensaïdi suit deux individus louches, Mehdi et Hamid, employés d’une agence de recouvrement de Casablanca. Le réalisateur met en scène leurs pérégrinations avec un œil qui tire le meilleur parti des paysages “westerniens” du Sud de son pays.»

Pour Trois Couleurs, «Déserts» figure parmi les films à ne pas manquer, aux cotés de «L’arbre aux papillons» de Pham Thiën Ann et «Les feuilles mortes» d’Aki Kaurismäki. «Le sixième long métrage de l’acteur et réalisateur marocain Faouzi Bensaïdi, présenté lors de la dernière Quinzaine des cinéastes à Cannes, invite à un voyage envoûtant, mystique et tragicomique», écrit sur le vif le site spécialisé 7ème art.

«“Déserts” intègre deux temps et deux filiations. Il installe, d’abord, un univers et une méthode burlesques, multipliant les clins d’œil au cinéma de Jacques Tati – à travers l’incongruité des us et coutumes modernes – ou à celui d’Elia Suleiman – auquel il emprunte la fixité des cadres et l’humour froid», poursuit l’auteur de la critique, visiblement très touché par l’approche scénaristique de Bensaïdi empruntée à son autre passion, le théâtre.

Première, l’une des plus prestigieuses revues de cinéma n’a pas non plus résisté au charme de «Déserts». «Découvert à la Quinzaine des Cinéastes, “Déserts” est son cinquième long métrage de fiction et tout à la fois l’un des plus audacieux – scénaristiquement parlant – et l’un des plus emballants. Il débute comme un film à sketches à la loufoquerie très “coenienne”», commente le journaliste Thierry Chèze.

Ce n’est pas fini. Le Monde a titré à son tour «“Déserts”, un western métaphysique, à l’heure de l’ultralibéralisme». Morceau choisi: «La caméra s’éloigne, et le cinéaste et homme de théâtre marocain, né en 1967, dont le premier long-métrage, Mille mois (2003), a été primé à Un certain regard, dévoile la splendeur tragi-comique du voyage qui attend le spectateur: Hamid et Mehdi, minuscules comme des pinces à billets, déambulent à travers un dédale de maisons troglodytiques à flanc de falaise, dont la beauté bluffante cache la misère.»

Cependant, contrairement aux autres critiques dédiées au dernier-né de Faouzi Bensaïdi, l’article du Monde semble vouloir à tout prix lier l’histoire, l’intrigue, au monde réel en utilisant des termes comme «la misère», tout en sachant que «Déserts» n’est pas un documentaire mais bel et bien une fiction.

Dans une interview pour Jeune Afrique, Faouzi Bensaïdi évoque sa démarche dans son dernier long-métrage, qui met à l’affiche Fehd Benchemsi, Abdelhadi Taleb et Rabii Benjhaile. «Dans sa forme, “Déserts” est également pluriel. C’est un film burlesque, un western quasi-mythologique, un conte et une satire. Il ne répond non pas à une mais à plusieurs histoires, propose deux centres, plusieurs personnages et plusieurs réalités. Le film raconte les déserts des êtres, de leurs vies spirituelle et intérieure, mais aussi de leur existence quotidienne», affirme le réalisateur.

A propos de son choix du désert comme décor, il explique: «J’ai toujours été fasciné par son côté minimaliste. C’est un espace vide, dénué de farfelu: y faire marcher un homme représente déjà un geste fort. Il est question de filmer de petites gens face au vide. J’ai commencé le cinéma avec un film où la nature était très présente, puis je suis allé vers un cinéma plus urbain. Et là, je reviens avec cette envie de filmer les grands espaces. Des grands espaces qui racontent quelque chose des personnages.»

Rançon de la gloire oblige, sur les réseaux sociaux, le réalisateur est assailli par des questions sur la date de la sortie de «Déserts» dans les salles de cinéma marocaines. L’impatience est à son comble.

Par Qods Chabâa
Le 25/09/2023 à 12h37