Cette bibliothèque, dont la convention de remise a été paraphée par le directeur de la BNRM, Mohamed El Ferrane, et la fille du défunt, Mouna Messari, comprend 3.493 livres et 1.120 revues dans les domaines de l’art, la littérature, la politique et l’histoire, et ce, en quatre langues, ainsi que 7 CD et archives littéraires du défunt.
S’exprimant à cette occasion, qui coïncide avec le huitième anniversaire du décès de Mohamed Larbi Messari, M. El Ferrane a salué les qualités humaines, professionnelles et intellectuelles du défunt qui est considéré comme «une grande figure scientifique, culturelle et médiatique marocaine, représentant ainsi une partie de la mémoire marocaine contemporaine».
Il a également souligné que le fait que la BNRM accueille la bibliothèque personnelle du défunt constitue une consécration de la mission de la bibliothèque, consistant à préserver la mémoire marocaine et à conserver ses livres, ses documents et l’histoire de ses érudits, notant l’importance de mettre ce trésor à la disposition des chercheurs et des personnes intéressées.
De son côté, le journaliste et écrivain Mohamed Seddik Maaninou a souligné l’importance d’entretenir avec soin les archives de feu Messari, d’encourager la recherche académique à son sujet et de se pencher sur ses positions et son parcours, relevant, dans ce sens, la diversité de la bibliothèque personnelle du défunt, qui a pris 70 ans pour être compilée, étant donné qu’il a été journaliste, ministre, ambassadeur et syndicaliste.
«Messari était un homme exceptionnel et unique qui a apporté des contributions importantes en matière de défense de l’intégrité territoriale du Royaume et au niveau des lois sur la presse et l’édition au Maroc ainsi que la promotion du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée», a affirmé, pour sa part, Abdeljabbar Rachdi, responsable au sein du Parti de l’Istiqlal.
M. Rachdi a estimé que la remise de la bibliothèque personnelle de feu Messari à la BNRM constitue un «apport qualitatif» au riche patrimoine de cet édifice, relevant qu’il s’agit d’une «véritable richesse que le défunt a accumulée tout au long de sa vie en termes de documentation, de recherche, de production et d’édition».
Pour sa part, l’écrivain-journaliste Talaâ Saoud Al Atlassi a considéré que la remise de la bibliothèque de feu Messari à la BNRM lui offre un nouveau souffle, saluant, d’une part, l’esprit d’ouverture, d’humilité et les hautes qualités humaines qui n’ont cessé de rapprocher le défunt de ses collègues, collaborateurs et membres de sa famille, et, d’autre part, les rôles éminents qu’il a joués, notamment en tant que syndicaliste, ministre et diplomate.
Dans une déclaration à la presse, le fils du défunt, Nizar Messari, a indiqué que la remise à la BNRM de la bibliothèque personnelle de son père qui comprend un répertoire documentaire important en quatre langues, vient en exécution de la volonté du défunt, considérant que le profit que les visiteurs de la Bibliothèque nationale en tireront lui accordera une nouvelle vie.
Né en 1936 à Tétouan et décédé en 2015, feu Larbi Messari a débuté en 1958 sa carrière journalistique à la Radio nationale avant de rejoindre le quotidien arabophone, organe de presse du Parti de l’Istiqlal, Al Alam, où il va gravir tous les échelons jusqu’à en devenir le directeur en 1982.
En 1965, il siège au Conseil national du Parti de l’Istiqlal lors de son 7ème congrès. La même année, il devient membre de la Commission centrale avant d’être élu en 1974 au Comité exécutif du parti.
Feu Messari, qui a présidé durant trois mandats l’Union des écrivains du Maroc (UEM), représentera ensuite le Maroc au Brésil en tant qu’ambassadeur (1985-1991), avant d’être nommé ministre de la Communication dans le gouvernement de l’alternance en 1998 du Premier ministre Abderrahmane El Youssoufi (1998-2000). Il a également présidé la Commission nationale pour la réforme des Codes de la presse et de l’édition.
Ecrivain prolifique, le défunt a publié, entre autres, «Notre combat contre le sionisme et l’impérialisme» en 1967, «Maroc-Espagne: le dernier combat» en 1974, «Bonjour Démocratie» en 1985 ou encore «Mohammed V: D’un sultan à un Roi» en 2009.