Conscient de la rareté des femmes artistes dans l'industrie musicale de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Spotify a mené une recherche pour recueillir des informations sur l'ensemble de l'écosystème musical dans cette partie du monde. Les résultats de cette étude portant sur la représentation des sexes dans l'industrie musicale tendent à prouver qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour uniformiser les règles du jeu dans ce milieu, avec seulement 13% de femmes artistes signées par des labels basés dans la région MENA au cours des cinq dernières années. Raison pour laquelle Spotify a jugé nécessaire de lancer "Sawtik".
"Sawtik", qui signifie "ta voix" (au féminin), utilisera la portée de Spotify pour accroître leur visibilité, tout en leur offrant une éducation, des opportunités de réseautage et un soutien marketing. Cette plateforme féminine fait ses premiers pas avec une belle équipe composée de seize voix talentueuses de la région, du Maroc, représenté par les artistes Khtek et Nada Azhari, à la Tunisie, en passant par l'Algérie, la Palestine, la Syrie, le Liban, l'Arabie saoudite, l'Égypte et les Émirats arabes unis. La superstar arabe Latifa se joint par ailleurs à l'initiative en tant que toute première marraine.
Commentant le lancement, Claudius Boller, directeur général du Moyen-Orient et de l'Afrique chez Spotify, a déclaré: "alors que la musique arabe continue de prospérer dans la région et dans le monde entier, les femmes artistes continuent d'être sous-représentées. "Sawtik" est l'un des nombreux moyens que nous utilisons pour amplifier la voix des femmes artistes émergentes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et (...) pour faire avancer leur carrière. Nous ne faisons que commencer ce voyage".
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Les défis des femmes artistes émergentes dans la région MENAIl ressort de l’étude commandée par Spotify qu’environ 60% des artistes aspirantes se sentent stigmatisées pour avoir fait carrière dans la musique, alors qu'une artiste en devenir sur deux confie qu’on lui a déconseillé de mener une carrière dans la musique.
La moitié des labels interrogés estiment par ailleurs que le rapport entre les femmes et les hommes artistes arabes a diminué au cours des dix dernières années en raison des restrictions socioculturelles et des stéréotypes féminins.
Un quart des artistes interrogées pensent que les stéréotypes féminins leur rendent la tâche difficile pour percer dans l'industrie de la musique, où une aspirante artiste sur deux n'a jamais enregistré de musique, ce qui limite leur exposition et leur source de revenus aux spectacles et aux performances en direct, uniquement.
Chose paradoxale, 86% des labels interrogés conviennent qu'il existe une forte demande pour des femmes artistes arabes, mais la difficulté reste de trouver de nouvelles femmes artistes à signer. La moitié des labels interrogés déclarent ainsi que les femmes artistes représentent plus de 40% de leurs dix premiers artistes, alors qu'elles ne représentent que 25% ou moins de l'ensemble du catalogue des labels.