«C’est une vraie révolution qui se joue actuellement dans le domaine muséal», s’enthousiasme Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Maroc (FNM). Et ce n’est pas peu dire car, informe-t-il Le 360, «Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souhaité que le mot ‘musée’ soit utilisé pour des espaces qui respectent les normes muséales».
Ce sujet en réflexion depuis plusieurs années est ainsi sur le point d’aboutir grâce à une loi qui encadrera l’utilisation du terme «musée». «Cette loi, qui est en train d’être amendée, est en pleine discussion auprès des députés à la commission des affaires culturelles et de l’éducation devant le parlement», annonce Mehdi Qotbi en précisant que celle-ci y est défendue par le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous. Et Abdelaziz Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, de saluer au passage «le travail extraordinaire réalisé depuis plusieurs mois par le secrétariat général du gouvernement».
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Un label «musée» pourquoi faire?Une fois cette loi amendée, plus personne ne pourra se permettre d’utiliser le mot «musée» sans respecter des normes précises portant notamment sur le contenu, la présentation des œuvres, leur préservation, leur stockage ou encore l’espace lui-même. «Ce cadre permettra au Maroc de s’aligner sur les réglementations en vigueur à l’étranger», se réjouit le président de la FNM à laquelle reviendra la tâche d’accorder le label si lesdits espaces répondent aux normes requises.
Tout aussi enthousiaste, Abdelaziz Idrissi, considère de son côté que «cette loi va permettre au Maroc de s’inscrire sur la scène artistique méditerranéenne et européenne».
Ce qu’il considère être une véritable «révolution culturelle» va ainsi permettre, entrevoit-il, de «travailler sur la protection des biens culturels, le trafic illicite de biens, la dotation des structures muséales d’un cahier des charges, lequel leur permettra de s’aligner sur les musées à l’échelle mondiale».
Structures d’accueil adaptées, médiation culturelle, inventaire tenu, modifié et enrichi, scénographie, parcours défini… autant de critères qui permettront également à ces structures «de préserver la mémoire collective des Marocains, de respecter le patrimoine national et le visiteur», rappelle Idrissi.
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Les conditions de l’attribution du labelMais quid des espaces dits «musées» et qui ne rentrent pas dans les clous de cette nouvelle loi? «La loi a été très bien réfléchie et leur accorde deux ou trois ans pour se mettre à niveau», rassure Qotbi.
De son côté, Abdelaziz Idriss explique par ailleurs que les structures concernées, dans le cas où elles se verront attribuer ce label, «bénéficieront d’un accompagnement et d’un soutien de l’Etat pour présenter et valoriser comme il se doit le patrimoine culturel».
Et pour attribuer ce précieux sésame, la FNM assurera également un travail de suivi dans le cadre de visites au sein de la structure demandeuse du label afin de s’assurer que celle-ci répond bien aux critères définis dans un cahier des charges. Et une fois le label «musée» attribué, celui-ci sera soumis à un renouvellement au bout de quatre ans, période au terme de laquelle un point sera fait sur la situation du musée et le niveau des collections présentées.
«Le but de cette nouvelle loi est ainsi de soutenir les initiatives privées et d’assurer un accompagnement pour le bien du patrimoine national», explique Idrissi, qui précise par ailleurs qu’une fois la loi passée, «les structures concernées pourront, si elles le souhaitent, faire appel à la FNM pour obtenir ce label» dont la promotion sera ensuite faite ultérieurement à travers les différentes instances de tourisme et les circuits culturels.Un grand pas dans le monde des arts et de la culture se dessine enfin.