La villa Mauvillier, c’est ce petit immeuble de style art-déco que tout Casablancais connaît. Situé au croisement du boulevard d’Anfa et du boulevard Zerktouni, on y trouvait jusqu’à ce jour un bar au rez-de-chaussée et un réparateur de vélos.
© Copyright : DR
Gustave Cottet, célèbre architecte d’immeubles art-déco à Casablanca, reconnaissables pour leurs emplacements en angle de grandes artères, a construit cet immeuble en 1932.
© Copyright : DR
On doit aussi à grand nom de l’architecture, l’immeuble Escot, à l’angle de la rue Oudjari et de la rue Abdellaj El Mediouni (ex Coli) construit en 1929, mais aussi l’immeuble Domerc, à l’angle des rues de Karatchi et Mohamed Laâroussi, construit en 1934, ou encore le mythique immeuble situé sur le rond-point Mers Sultan et la rue Hadj Amar Riffi.
Mais outre le fait que la Villa Mauvillier soit l'oeuvre d’un grand nom de l’architecture, celle-ci fait partie, d’après l’association Casamémoire, de «la zone de la préfecture Sidi Belyout qui fait actuellement l’objet d’un dossier de sauvegarde réalisé par l’agence urbaine».
Et les membres de cette association de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle au Maroc de s’interroger: «comment se fait-il que l’agence elle-même autorise une telle démolition?».
© Copyright : DR
Casamémoire dénonce ainsi par la même occasion «l’absence de concertation avec la société civile» et en l’occurrence avec Casamémoire elle-même, alors que celle-ci fait pourtant partie de la commission de pilotage relative à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine du grand Casablanca créée par sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2015, et visant à protéger le patrimoine national et notamment le patrimoine architectural et culturel de Casablanca», rappelle-t-on.
«L'association Casamémoire déplore que l'on profite de ces temps de confinement où l'attention est focalisée sur l'urgence sanitaire pour continuer à détruire le patrimoine architectural de Casablanca. Nous voulons attirer l'attention de l'opinion publique et des autorités locales sur cette destruction qui porte atteinte au paysage architectural de notre ville. Nous dénonçons cette nouvelle exaction sur notre patrimoine et déplorons le fait que notre association ne soit pas consultée en amont», déclare ainsi, contactée par Le360 Rabea Ridaoui, Présidente de Casamémoire.
Autre point tout aussi anormal et qui suscite l’indignation, cette démolition intervient en pleine période de crise sanitaire. Un timing, de l’avis de l’association Casamémoire, qui est perçu comme une manière de profiter de la situation pour accélérer la démolition.
© Copyright : DR
Enfin, cerise sur le gâteau, aucun panneau de chantier ni numéro d’autorisation de démolition ne figurent sur le chantier… C'est pourtant obligatoire.