Bouteflika: le mandat de la colère

Dans les réseaux sociaux algériens, une vidéo montrant une manifestante est devenue virale. Cette algérienne, qui n'a pas sa langue dans sa poche, prenait la parole lors de la "Tribune Libre-expression" de ce vendredi 26 avril, le dixième depuis le début des manifestations.

Un jeune manifestant, blessé lors de la manifestation du vendredi 12 avril, est décédé, le vendredi 19 avril, après une semaine dans le coma. Il avait reçu un coup de matraque sur la tête.

Au beau milieu de jeunes manifestants, tête de pont de la révolution anti-système, sortis hier 19 avril à Alger, cette mère courage a administré une véritable volée de bois vert au Général Gaïd Salah, triste caricature d'un régime qui tente misérablement de livrer son ultime bataille de survie.

Une vidéo filmée hier vendredi à Alger montre des enfants apeurés et se tordant de douleur, après avoir été gazés eux aussi par les forces anti-émeutes. Terrifiant!

En trois mois, le général Ahmed Gaïd Salah, le plus haut gradé de l’armée algérienne, a pris des positions diamétralement opposées. Faut-il craindre un homme qui passe son temps à changer de fusil d’épaule? La chronologie de ses voltes-face donne le vertige et n’augure rien de bon.

Pour le 7e vendredi de contestation contre le système, les manifestants ont été encore plus nombreux. C’est dire que la démission de Bouteflika ne suffit pas. C’est le système politico-militaire symbolisé dorénavant par Gaïd Salah et les «3B» -Bédoui, Bensalah et Bélaiz- qu’ils souhaitent dégager.

Après le limogeage, en début de semaine du patron de la télévision nationale, ce jeudi, c'est Ali Fodil, propriétaire du groupe médiatique Echorouk TV, qui a été arrêté. Explications.

Le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, a été admis aux Hôpitaux universitaires de Genève en février dernier sous une fausse identité, selon la Tribune de Genève. Ni son nom, ni âge n'étaient exacts, mais sa cohorte médicale venue d'Alger était bien là.

Avec la fin du régime, on craint que certains dirigeants politiques et opérateurs économiques du régime ne prennent la poudre d'escampette. Face à cette situation et aux rumeurs faisant état de mouvements suspects de capitaux, une centaine de personnes sont interdites de sortie du territoire.