Ce n’est un secret pour personne: le nombre de femmes qui ne travaillent pas, au Maroc, est très important, atteignant près du tiers de la population. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que 10 millions de femmes restent en dehors du marché du travail. C’est dire la faible participation de la gente féminine à l’emploi, participation qui ne dépasse pas 22,4%. Ce taux atteint 45% dans les pays émergents. Le journal cite l’exemple de la Turquie où «cet indicateur est passé de 20% en 2000 à 30% en 2014». Il faut dire que l’employabilité des femmes est un défi économique. La Banque mondiale, citée par L’Economiste, est convaincue que «l’amélioration substantielle de la participation des femmes au marché du travail constitue ainsi un enjeu majeur pour le décollage économique du pays».
Si le nombre de femmes sur le marché du travail est si faible, c’est parce qu’elles sont, en grande partie (plus de trois quarts), des femmes au foyer. Elles sont ainsi 7 femmes sur 10 à être mariées, ce qui réduit leur probabilité de participation au marché du travail. Si certaines préfèrent "ne pas travailler" (c’est le cas pour une femme sur cinq), d’autres sont contraintes par le mari à rester à la maison (8% des cas). Le taux de non-employabilité chez les femmes divorcées atteint 45,7%, quand il est de 38,9% chez les veuves et de 17,9% chez les célibataires.
Difficile, par ailleurs, de travailler sans diplôme. Près des deux tiers des femmes ne disposent, en effet, d'aucun diplôme.Pourtant, la prédisposition des femmes à travailler est importante. Sur 10 femmes inactives, au moins une est prête à exercer un emploi. «Ce qui représente une population de 1,1 million de personnes». Cette participation permettrait «d'améliorer le taux d’activité national de 4,3 points, et celui des femmes de 8,5 points», indique L’Economiste. Les femmes désireuses de prendre un emploi sont surtout des femmes de moins de 30 ans. Suivent celles dont l’âge est compris entre 30 à 44 ans.
