Le Conseil européen remet les pendules à l’heure. Cette institution, qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 membres de l’Union européenne (UE), a souligné, lors du sommet tenu la semaine dernière à Bruxelles, qu’elle continuerait de déterminer la politique étrangère conformément aux traités, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 21 octobre.
«Cette déclaration fait suite aux récents arrêts de la Cour de justice, qui ont annulé les accords conclus entre l’UE et le Maroc en 2019. En clair, cette instance désavoue la décision de la Justice européenne», lit-on.
Dans leurs conclusions adoptées lors de cette réunion, les dirigeants des 27 ont aussi réaffirmé «la grande valeur» qu’ils accordent à leur «partenariat stratégique avec le Maroc». Le Conseil européen insiste également sur le fait qu’il est nécessaire de «préserver et de continuer à renforcer les relations étroites» avec le Royaume dans tous les domaines du partenariat Maroc-UE.
Cette déclaration rejoint la position exprimée par la présidente de la Commission européenne et les hauts représentants de l’UE. Dans une déclaration conjointe, Ursula von der Leyen et Josep Borrell ont en effet réaffirmé l’engagement de l’UE à «préserver et à renforcer ses relations avec le Maroc dans tous les domaines». Les deux responsables ont réitéré «la grande valeur» que l’UE attache à «son partenariat stratégique» avec le Maroc, partenariat de «longue date, vaste et profond».
Les arrêts de la Cour de justice européenne continuent de susciter un débat houleux en Europe. La présidente de la Commission de pêche du Parlement européen, Carmen Crespo Diaz, a adressé récemment un courrier à la Commission européenne dans lequel elle l’interroge sur son «calendrier pour ouvrir des négociations avec le Maroc en vue de trouver une solution pour le secteur de la pêche». Elle a aussi interpellé cette instance sur les mesures qu’elle compte prendre en réponse à l’annulation de l’accord par la Cour de justice.
L’eurodéputée espagnole a également demandé des informations sur «les aides compensatoires prévues pour la flotte de pêche européenne affectée par la suspension de l’accord».
Pour sa part, le député français Thierry Mariani a déclaré qu’il avait demandé à la Commission du commerce international (INTA) du Parlement européen de se saisir au plus tôt du dossier, pour «rétablir les relations avec ce partenaire stratégique».