Royal Air Maroc riposte à la concurrence d’Ethiopian Air Lines et d'Air France. Quelques jours seulement après l’avènement à sa tête d’un nouveau PDG, la compagnie vient de lancer officiellement le projet de création d’une ligne intra-africaine. L’annonce en a été faite ce samedi à Accra par un représentant de la compagnie, en attendant son annonce officielle au Maroc, vraisemblablement dans le courant de la semaine prochaine.
Avec ce nouveau service, la RAM compte donc desservir à partir de l’aéroport Kotoka d'Accra, la ville de Freetown en Sierra Leone via Monrovia au Libéria et ce, à raison de trois vols hebdomadaires. Ceux-ci seront opérés par un boeing 737-700 d'une capacité de 114 sièges.
Il faut dire que le choix d’Accra n’est pas fortuit. Selon des sources à la RAM, pour que cette dernière puisse lancer cette première ligne intra-africaine, il fallait qu’elle installe un hub ou une plateforme dans un des pays signataires de l’accord de Yamousokro. Ce dernier représente en effet la réglementation régissant le transport aérien entre pays africains.
La RAM n’y était pas soumise puisque le Maroc n’y avait pas adhéré. Faute de quoi, la compagnie nationale ne pouvait desservir une autre destination africaine à partir d’un aéroport africain et devait se contenter de vols dits "de point à point" à partir de Casablanca.
En installant une plateforme à Accra, la RAM contourne donc cette contrainte. Une décision qui tombe à point nommé en raison du contexte particulier que vit le secteur aérien en Afrique. Depuis plusieurs mois, les deux compagnies phares, avec la RAM, desservant le continent, avaient sorti leurs griffes.
Ethipioan Air Lines profitait de sa solidité financière pour étendre son réseau, tandis qu’Air France a lancé un projet d’installation d’un hub à Abidjan à partir duquel elle compte renforcer sa présence sur ce marché.
Parallèlement, un autre géant mondial de l’aérien, Emirates, s’est également lancé dans une conquête du marché africain entrant dans le cadre d’une stratégie de développement particulièrement agressive sur tous les grands marchés mondiaux. La RAM, dont le marché africain est devenu une source importante de revenus, ne pouvait rester les bras croisés au risque de se voir chiper des parts de marché.
C’est désormais chose faite et, à partir du 15 mars prochain, elle lancera ce service particulièrement stratégique. Ce sera aussi la première fois que la RAM activera la cinquième liberté, une disposition incluse dans la Convention de Chicago qui régit le transport aérien mondial depuis 1944.