Saâd-Eddine El Othmani a tranché dans ce qui a été la première crise organisationnelle de son gouvernement. Il vient de clarifier dans le bulletin officiel les responsabilités du ministère de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, excluant l’Office national des aéroports de son giron.
En effet, ce point a créé, selon plusieurs sources contactées par le360, une véritable problématique, après que le secteur du transport aérien ait été transféré sous la tutelle du ministère du Tourisme.
En adoptant ce transfert, le chef du gouvernement et ses alliés ont cru bien faire, vu que c’était là une des doléances les plus anciennes des professionnels du secteur du tourisme. D’ailleurs, lors de leur première rencontre, il y a quelques jours avec Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, ils s’étaient montrés ravis que le tourisme et le transport aérien soient désormais gérés par un même département.
Sauf que dans la pratique, les choses étaient moins évidentes qu’elles ne paraissaient. Selon nos informations, une forte réticence a été ressentie au niveau du ministère de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, dont plusieurs cadres refusent que le secteur aérien avec toutes ses directions soient mis sous la tutelle du ministère du Tourisme.
En fait, pour mieux cerner le problème, il faut savoir qu’au ministère de l’Equipement et du transport, le secteur aérien était organisé en trois directions, à savoir la Direction du transport aérien, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) et la Direction de l’aéronautique. Pour la première, le problème ne se posait pas. Mais pour les deux autres, la donne était différente, particulièrement pour la DGAC.
Les plus réticents faisaient en effet valoir que cette direction avait une mission plus stratégique et qui ne touche pas seulement au secteur du transport aérien. Elle était aussi responsable des infrastructures de base et des installations de la navigation aérienne et du fonctionnement général du secteur aérien dont elle établit la réglementation et veille à son application.
Or, dans les faits, il est clair que les deux directions restent étroitement liées et sont appelées à coordonner leurs actions pour une meilleure efficacité. Leur séparation aurait été une incohérence qui risquait de compromettre sérieusement leur travail et les objectifs auxquelles elles aspiraient. C’est finalement ce qui a, semble-t-il, convaincu El Othmani d’adopter une solution médiane, en excluant l’ONDA, principal établissement relevant de la DGAC, de la tutelle de l’équipement et le placer sous celle du ministère du Tourisme et du transport aérien.
Selon nos informations, cet arbitrage du Chef du gouvernement aurait soulagé les professionnels du secteur du Tourisme.